- Sortir des sentiers battus
- Se distinguer par un produit de qualité
- Les intrus ne manquent pas pour porter préjudice au produit
Le tourisme alternatif se développe peu à peu, sous nos cieux. Et, les adeptes de ce type de tourisme, sont le plus souvent hébergés dans des « structures d’hébergement », également alternatives. Des structures largement différentes de l’hôtellerie classique, répondant à certaines règles de qualité, d’accueil, à l’instar des gîtes ruraux ou encore les maisons d’hôtes. C’est le cas de Dar Zaghouan, une résidence de neuf chambres, avec un décor original, pour mimer les civilisations et les styles architecturaux ayant marqué la région au fil de l’histoire. Son propriétaire Skander Zribi, un des premiers promoteurs des structures de l’hébergement alternatif, nous parle à bâtons rompus de ce nouveau mode innovant ainsi que de ses préoccupations.
TourisMag: Tout d'abord, comment jugez-vous l'évolution du tourisme alternatif en Tunisie?
Skander Zribi: Je pense que ce nouveau tourisme commence à prendre de l'ampleur et c'est tant mieux pour le développement de ce produit de niche. Je trouve que la Tunisie est en retard par rapport au Maroc, dans ce créneau. Et, pourtant le décret, relatif au cahier de charge, a été signé depuis mars 2007. Le créneau attire un bon nombre de promoteurs souvent sans expérience et sans vocation hôtelière. Et là, le ministère du tourisme doit être prudent et vigilant, dans l’octroi des agréments. Je le répète, il y a beaucoup d’intrus qui risquent de porter préjudice au produit.
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TourisMag: Quels sont les atouts qu'offre la Tunisie?
Skander Zribi: La Tunisie ne manque pas de promoteurs capables de se lancer dans cet hébergement alternatif. Il y a beaucoup de grandes familles tunisiennes à Sousse, Mahdia, Nabeul et Djerba et autres qui sont capables de réaménager de belles maisons des grands parents et des ancêtres et d’en faire de beaux espaces d’hôtes. On peut même récupérer les maisons de colons abandonnées, et les remettre aux promoteurs pour en faire un gîte.
TourisMag: Comment peut-on réussir un gîte rural où une maison d’hôte ?
Skander Zribi: Il y a d’abord, la qualité de recevoir ses hôtes chez soi est primordiale, et là l’accueil doit être convivial et personnalisé. Le produit offert doit être diversifié et innovant. On doit penser à créer des gîtes et des maisons d’hôtes, loin des zones touristiques et des hôtels classiques notamment dans l’arrière Pays, la campagne et les djebels. Ensuite, il faut de la créativité et de l’originalité, en ce sens, qu’il ne faut pas avoir du « copier-coller ». Chaque structure d’hébergement alternatif, doit avoir un cachet spécifique et original. Il faut sortir des sentiers battus et se différencier des autres comme par exemple, faire participer les vacanciers à la préparation du pain de campagne, aux activités de désherbage, à l’alimentation des animaux de la ferme, à la distillation des plantes, à la traite des vaches et des chèvres, à la fabrication du fromage de ferme, à la récolte d’olives, et à bien d’autres activités relevant des traditions de la région.
TourisMag: Quels sont les problèmes qui entravent ce secteur?
Skander Zribi: Je pense qu’il est temps de créer un guichet unique dans l'office de tourisme pour résoudre les problèmes administratifs. Peut-être faut-il aussi aider financièrement les jeunes promoteurs qui veulent s’investir dans ce créneau porteur. L’hébergement alternatif est un grand pas pour diversifier notre produit touristique. Mais ce tourisme a ses exigences et ses normes.
TourisMag: Comment vendre bien ce produit ?
Skander Zribi: Internet c’est notre outil essentiel pour la commercialisation de nos produits. Nous devons bouger plus et les salons constituent une bonne opportunité pour promouvoir notre activité car nous avons beaucoup de choses à montrer à ces adeptes du tourisme alternatif.