L'approche des présidentielles met sous les projecteurs les dossiers où le développement touristique est indissociable des décisions politiques. Le Grand Paris qui pourrait accueillir 40 millions de visiteurs horizon 2020 en est un exemple. La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris et une quinzaine d'organisations professionnelles (1) concernées proposent de s'engager ensemble.
Tel est l'objectif que partage la CCIP avec l'ensemble des acteurs du secteur. Encore faut-il pour s'y préparer, dépasser les cloisonnements actuels et créer l'instance de coordination manquante.
C'est une première : un rapport porté par Philippe Demonchy président de la Commission Tourisme de la CCIP fait ressortir 7 conditions susceptibles d'améliorer l'accueil et la mobilité des touristes en Ile-de-France.
"La priorité doit être donnée à l'amélioration de l'accessibilité et de la desserte des sites touristiques, des quartiers affaires et des aéroports. Il nous faut aussi assurer une meilleure fluidité de la circulation des autocars et des taxis et arriver à créer des offres combinées", explique Philippe Demonchy.
Voici les grandes lignes des 7 préconisations qui font consensus.
Cette instance dédiée aura, entre autres objectifs, le suivi des politiques liées au tourisme francilien et la mise en place d'un benchmark permanent avec les villes concurrentes européennes.
Elle constituera une force de proposition et devra prendre en compte tous les besoins des touristes.
Elle s'inscrira aussi dans un travail d'anticipation et de prospection pour préparer au mieux, par exemple, les grands événements internationaux que l'Ile-de-France souhaiterait accueillir ou organiser.
Les besoins de ces usagers seront donc intégrés de façon systématique lors des réflexions sur l’amélioration des services liées aux transports, connexions, dessertes etc.
Cette facilité de mobilité pourra ainsi générer des retombées économiques pour l’Île-de-France à la hauteur des métropoles concurrentes.
Le réseau du Grand Paris Express répond partiellement à ces préoccupations, en assurant par exemple une liaison directe entre l’aéroport Paris-CDG et La Défense.
La recherche d'une meilleure intermodalité (plusieurs modes de transport au cours d'un même trajet) sur les plate-formes aéroportuaires et les gares ferroviaires et routières sera une priorité.
De son côté la multimodalité (variété des transports disponibles) qui offre aux touristes de multiples options de déplacements, souffre d'une méconnaissance de la part des visiteurs.
La CCIP préconise la simplification des procédures de location de voiture dans les aéroports et plus largement sur l’ensemble du territoire francilien.
Elle réaffirme le besoin impérieux d’une liaison directe de transports en commun entre Paris-CDG et le cœur de la capitale. Elle préconise aussi une desserte du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte à la hauteur de ses ambitions. Avec ses futurs 350 000 m2 de surface d'exposition il sera l'un des tous premiers parcs d’exposition européens et placera Paris en bonne position par rapport aux concurrentes européennes : Barcelone, Vienne, Düsseldorf, Hambourg, Milan.
Il conviendra aussi de généraliser le paiement par carte bleue, d'étudier la possibilité de prix forfaitaire entre les aéroports et le cœur de Paris. Il leur sera demander également d'étudier des langues étrangères, de ne plus refuser des petites courses etc.
Le rapport demande à valoriser des options de mobilité mal connues comme le transport fluvial ou héliporté.
La clientèle d’affaires étrangère, habituée à utiliser l’hélicoptère dans les autres métropoles mondiales, doit pouvoir bénéficier de déplacements rapides et sécurisés depuis l’arrivée aux aéroports jusqu’aux quartiers d’affaires du Grand Paris.
L'hélicoptère constituerait l'un des maillons de la chaîne de mobilité d’une métropole mondiale (sur le modèle de l’aéroport de Nice).
Pour les autocars de touristes, le rapport demande à prévoir des conditions de stationnement acceptables et la capacité d'assurer un service "porte à porte".
Certains types de clientèles, à l'instar des seniors, ne concevant pas les déplacements en centre d'agglomération autrement qu'en autocar.
Des catégories de touristes seront ciblées (tourisme d'affaires, tourisme évènementiel, salons, congrès etc. ) afin de promouvoir des solutions sur mesure en amont de leurs déplacements. Il y aura donc nécessité d'analyser les usages et comportements des différentes clientèles.
La multiplication des points Information Tourisme issus du partenariat Région, CRT et ADP sera maintenue.
Il conviendra d'améliorer l'accueil et la fluidité lors du passage frontière dans les aéroports parisiens (généralisation du système PARAFE) notamment lors des grands événements d'envergure internationale.
Il s’agira donc d'inclure tous les handicaps dans les politiques d’accueil, dans l’accessibilité des sites, dans la signalétique et l’accompagnement dans les déplacements.
Il conviendra d’être vigilant dans la construction et la rénovation des infrastructures.
La mise en place de véhicules adaptés aux Personnes à Mobilité Réduite (PMR) dans certains lieux stratégiques (aéroports, gares) sera à développer, la demande étant de plus en plus importante.
Le rapport propose une innovation tarifaire orientant la mobilité des touristes vers des heures creuses. Le développement d’offres combinées entre réseau de transport et équipements culturels ou manifestations récréatives constituerait un véritable progrès.
Le projet de "City Pass" du CRT Paris Île-de-France est une initiative qu’il conviendra d'accompagner. La destination devra offrir à ses congressistes, visiteurs et exposants de salons un "pass multiservices" comme cela se fait chez certains concurrents, notamment en Allemagne.
La mise en service de distributeurs de titres de transport dans les sites touristiques, les centres d’exposition ou dans les salles de livraison des bagages dans les aéroports permettrait de réduire les engorgements dans les espaces commerciaux des gares.
Cette initiative nécessiterait une collaboration entre les opérateurs de transports, le STIF et les opérateurs touristiques.
La prise en compte des solutions technologiques sera encouragée, les touristes étant demandeurs d’informations en temps réel.
A la suite des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l'Australie, des initiatives se développent en France. Portées par les pouvoirs publics elles visent à rendre accessibles gratuitement des données publiques (musées, archives, bibliographies, agendas culturels etc.)
Association des agences de communications événementielles (ANAE) ; Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST) ; Association Tourisme Handicaps ; Comité des Armateurs Fluviaux (CAF) ; Fédération nationale des artisans taxis (FNAT) ; Fédération Nationale de l'Aviation Marchande (FNAM) ; Fédération Nationale des Loueurs de Véhicules (FNLV) ; Fédération nationale des guides-interprètes-conférenciers (FNGIC) ; Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) ; Foires, salons congrès et événements de France (FSCEF) ; France Congrès ; Syndicat national des agences de voyages (SNAV) ; Syndicat national des entreprises de tourisme (SNET) ; Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (SYNHORCAT), Union des métiers et industries de l'hôtellerie (UMIH), Union nationale de l'industrie du taxi (UNIT).
source: TourMag