Plaide en faveur d’un seul maître à bord dans l’activité touristique et para touristique : Le ministère du tourisme avec une réelle implication des partenaires professionnels.
Quoique les débats et interventions lors de la consultation nationale sur les résultats de l’étude stratégique de développement du tourisme tunisien, à l’horizon 2016 », tenue le 9 octobre, à Gammarth, ne volaient pas très haut, une intervention pertinente a retenue l’attention de la présence. C’est celle de M. Wahid Ibrahim, ex-directeur général de l’ONTT.
Pour le haut fonctionnaire, retraité depuis cinq ans, il était temps de sortir de son silence et de partager son savoir avec les professionnels du tourisme et avec l’administration au sein de laquelle, il a servi, pendant toute sa carrière, et sous des casquettes différentes.
Dans sa communication, intitulée « le tourisme autrement », il n’y va pas par quatre chemins et retient encore moins, sa langue dans la poche.
« Aujourd’hui, le tourisme tunisien, indique M. Wahid Ibrahim, est à un tournant de son histoire et de son destin. Un tournant comporte, évidemment, plusieurs directions éventuelles : On peut virer à droite ou à gauche, on risque de revenir au point de départ, ou carrément aller droit dans le mur, ce qui viderait les efforts consentis de tout leur sens et les rendrait pures gesticulations stériles ».
Le diagnostic désormais sans appel, de l’état des lieux actuels du tourisme tunisien étant accomplie, l’orateur estime que le plan d’action et la plus d’une centaine de mesures proposés sont sensés nous mettre sur le droit chemin et nous indiquer les bonnes directions à prendre.
Or, note M. Wahid Ibrahim, il y a trop d’actions, trop de mesures : « A force de suivre trop de lièvres à la fois, on risque de les rater tous. Trop de plans et d’actions tuent les plans et les actions. Comme trop de tourisme tue le tourisme. Certes, l’équation est compliquée et à plusieurs inconnues. Et pour résoudre une équation compliquée, que doit-on faire ? Il faut la simplifier.
Et dans sa communication M. Ibrahim a simplifié le plan d’action composé de cinq axes majeurs, 20 actions prioritaires et plus d’une centaine de mesure en une seule phrase explicite et globale : « Le tourisme Autrement ».
« J’estime a-t-il indiqué que le grand nombre d’actions proposées peut s’organiser et se décanter à travers un filtre ou une grille qui décline le mot " Autrement " . Si le plan d’actions proposé ne permet pas d’agir ou de faire « Autrement », c’est une raison de ne pas l’adopter et de le mettre en œuvre ». Au sens de l’ex Directeur Général de l’ONTT, le tournant évoqué doit mener vers des directions précises qu’il explique clairement.
D’abord, « Aménager autrement », en adoptant et appliquant les critères de la durabilité et de la préservation des équilibres naturels et humains. Jusque-là , on a aménagé en regardant la mer. Dorénavant, il serait plus judicieux d’aménager, en tournant le dos à la mer, en regardant un peu vers l’hinterland ,vers ses trésors culturels et naturels.
Ensuite, « Investir autrement » en réinventant les mécanismes d’incitations capables de réamorcer la pompe à investir, apparemment actuellement en panne. Investir autrement, c’est orienter les incitations vers des produits à grande valeur ajoutée touristique et à haute incidence en terme de développement régional.
Mais encore, « Produire autrement » en adoptant la prudence qui s’impose. Car, explique Wahid Ibrahim, produire autrement, ne signifie en aucun cas, renier la composante balnéaire qui demeurera, pendant encore longtemps, le principal fonds de commerce touristique. Produire autrement c’est valoriser et enrichir le balnéaire et développer de nouvelles filières qui contribueront à un plus large étalement de la fréquentation touristique : tourisme culturel, tourisme saharien, tourisme de bien être, tourisme d’affaires... Si produire de l’hébergement, c’est le propre des hôteliers, produire du tourisme, c’est du ressort des agences de voyages, quelque peu négligées par l’étude notamment au niveau de leur rôle et leurs perspectives de développement.
Il s’agira, par ailleurs, de « Commercialiser autrement », ce qui ne veut pas dire ignorer les canaux classiques du tour operating international. Au contraire, il s’agirait de fidéliser les TO et de développer leurs contributions par des accords « win-win». Il est vrai qu’on peut maudire les TO. Néanmoins, on ne peut s’en passer et pour cause. L’accès exclusivement aérien pour venir chez nous, détermine en quelques sortes le packaging TO. Certes, les nouvelles technologies permettent de nos jours le « self packaging » mais dans notre cas, ce mode mettra du temps à se mettre en place sous nos cieux.
 En tout état de cause, et dans l’état actuel des choses, « il vaut mieux une main mise des TO sur notre tourisme, plutôt qu’une main levée ». Et, pour réussir à « commercialiser autrement », au sens de M. Wahid Ibrahim, il importe de s’implanter sur des marchés émetteurs en imaginant des incitations réelles et durables à  l’internationalisation des entreprises touristiques tunisiennes.
L’orateur propose, par ailleurs de « Former autrement ».
A ce niveau, il s’est contenté de se poser une question pertinente du reste : « Peut-on former en l’absence de formateurs ? »Une interrogation qui s’applique tant pour le dispositif public que privé de la formation.
Il s’agira aussi, de « Promouvoir autrement ». Un volet que Wahid Ibrahim trouve assez compliqué et ne peut faire l’objet d’une approche globalisante.
« Ce qu’on peut avancer sans se tromper c’est qu’il faut promouvoir Plus et Mieux à travers une structure mixte plus souple, plus réactive et mieux dotée en terme de compétences et de budget. Ce qui a été fait jusque là ne semble pas avoir produit les résultats escomptés. Ce seul constat justifie qu’on doive s’y prendre autrement».
Enfin, Wahid Ibrahim, s’est permis d’évoquer la gouvernance, en créant un néologisme barbare « gouvernancer Autrement ». Pour lui, cela implique de « cantonner le ministère dans ses missions régaliennes avec ou sans, le relais d’une structure comme l’ONTT ».
Pour lui, le ministère et l’ONTT représentent la chose publique et de fait on ne peut pas parler de conflit d’attributions. « Gouvernancer autrement », c’est confier à une même main le trousseau des clés de l’activité touristique et para touristique. Tout en favorisant une réelle implication des partenaires professionnels dans les missions non régaliennes.
Quoique les débats et interventions lors de la consultation nationale sur les résultats de l’étude stratégique de développement du tourisme tunisien, à l’horizon 2016 », tenue le 9 octobre, à Gammarth, ne volaient pas très haut, une intervention pertinente a retenue l’attention de la présence. C’est celle de M. Wahid Ibrahim, ex-directeur général de l’ONTT.
Pour le haut fonctionnaire, retraité depuis cinq ans, il était temps de sortir de son silence et de partager son savoir avec les professionnels du tourisme et avec l’administration au sein de laquelle, il a servi, pendant toute sa carrière, et sous des casquettes différentes.
Dans sa communication, intitulée « le tourisme autrement », il n’y va pas par quatre chemins et retient encore moins, sa langue dans la poche.
« Aujourd’hui, le tourisme tunisien, indique M. Wahid Ibrahim, est à un tournant de son histoire et de son destin. Un tournant comporte, évidemment, plusieurs directions éventuelles : On peut virer à droite ou à gauche, on risque de revenir au point de départ, ou carrément aller droit dans le mur, ce qui viderait les efforts consentis de tout leur sens et les rendrait pures gesticulations stériles ».
Le diagnostic désormais sans appel, de l’état des lieux actuels du tourisme tunisien étant accomplie, l’orateur estime que le plan d’action et la plus d’une centaine de mesures proposés sont sensés nous mettre sur le droit chemin et nous indiquer les bonnes directions à prendre.
Or, note M. Wahid Ibrahim, il y a trop d’actions, trop de mesures : « A force de suivre trop de lièvres à la fois, on risque de les rater tous. Trop de plans et d’actions tuent les plans et les actions. Comme trop de tourisme tue le tourisme. Certes, l’équation est compliquée et à plusieurs inconnues. Et pour résoudre une équation compliquée, que doit-on faire ? Il faut la simplifier.
Et dans sa communication M. Ibrahim a simplifié le plan d’action composé de cinq axes majeurs, 20 actions prioritaires et plus d’une centaine de mesure en une seule phrase explicite et globale : « Le tourisme Autrement ».
« J’estime a-t-il indiqué que le grand nombre d’actions proposées peut s’organiser et se décanter à travers un filtre ou une grille qui décline le mot " Autrement " . Si le plan d’actions proposé ne permet pas d’agir ou de faire « Autrement », c’est une raison de ne pas l’adopter et de le mettre en œuvre ». Au sens de l’ex Directeur Général de l’ONTT, le tournant évoqué doit mener vers des directions précises qu’il explique clairement.
D’abord, « Aménager autrement », en adoptant et appliquant les critères de la durabilité et de la préservation des équilibres naturels et humains. Jusque-là , on a aménagé en regardant la mer. Dorénavant, il serait plus judicieux d’aménager, en tournant le dos à la mer, en regardant un peu vers l’hinterland ,vers ses trésors culturels et naturels.
Ensuite, « Investir autrement » en réinventant les mécanismes d’incitations capables de réamorcer la pompe à investir, apparemment actuellement en panne. Investir autrement, c’est orienter les incitations vers des produits à grande valeur ajoutée touristique et à haute incidence en terme de développement régional.
Mais encore, « Produire autrement » en adoptant la prudence qui s’impose. Car, explique Wahid Ibrahim, produire autrement, ne signifie en aucun cas, renier la composante balnéaire qui demeurera, pendant encore longtemps, le principal fonds de commerce touristique. Produire autrement c’est valoriser et enrichir le balnéaire et développer de nouvelles filières qui contribueront à un plus large étalement de la fréquentation touristique : tourisme culturel, tourisme saharien, tourisme de bien être, tourisme d’affaires... Si produire de l’hébergement, c’est le propre des hôteliers, produire du tourisme, c’est du ressort des agences de voyages, quelque peu négligées par l’étude notamment au niveau de leur rôle et leurs perspectives de développement.
Il s’agira, par ailleurs, de « Commercialiser autrement », ce qui ne veut pas dire ignorer les canaux classiques du tour operating international. Au contraire, il s’agirait de fidéliser les TO et de développer leurs contributions par des accords « win-win». Il est vrai qu’on peut maudire les TO. Néanmoins, on ne peut s’en passer et pour cause. L’accès exclusivement aérien pour venir chez nous, détermine en quelques sortes le packaging TO. Certes, les nouvelles technologies permettent de nos jours le « self packaging » mais dans notre cas, ce mode mettra du temps à se mettre en place sous nos cieux.
 En tout état de cause, et dans l’état actuel des choses, « il vaut mieux une main mise des TO sur notre tourisme, plutôt qu’une main levée ». Et, pour réussir à « commercialiser autrement », au sens de M. Wahid Ibrahim, il importe de s’implanter sur des marchés émetteurs en imaginant des incitations réelles et durables à  l’internationalisation des entreprises touristiques tunisiennes.
L’orateur propose, par ailleurs de « Former autrement ».
A ce niveau, il s’est contenté de se poser une question pertinente du reste : « Peut-on former en l’absence de formateurs ? »Une interrogation qui s’applique tant pour le dispositif public que privé de la formation.
Il s’agira aussi, de « Promouvoir autrement ». Un volet que Wahid Ibrahim trouve assez compliqué et ne peut faire l’objet d’une approche globalisante.
« Ce qu’on peut avancer sans se tromper c’est qu’il faut promouvoir Plus et Mieux à travers une structure mixte plus souple, plus réactive et mieux dotée en terme de compétences et de budget. Ce qui a été fait jusque là ne semble pas avoir produit les résultats escomptés. Ce seul constat justifie qu’on doive s’y prendre autrement».
Enfin, Wahid Ibrahim, s’est permis d’évoquer la gouvernance, en créant un néologisme barbare « gouvernancer Autrement ». Pour lui, cela implique de « cantonner le ministère dans ses missions régaliennes avec ou sans, le relais d’une structure comme l’ONTT ».
Pour lui, le ministère et l’ONTT représentent la chose publique et de fait on ne peut pas parler de conflit d’attributions. « Gouvernancer autrement », c’est confier à une même main le trousseau des clés de l’activité touristique et para touristique. Tout en favorisant une réelle implication des partenaires professionnels dans les missions non régaliennes.