Le Sénégal est l'un des rares pays d'Afrique où la stabilité politique a permis le développement de l'industrie touristique au cours de la dernière décennie. Ceci malgré le sempiternel conflit de la Casamance (avec lequel les opérateurs ont fini par composer), la destination profitait bon an, mal an, d'une fréquentation acceptable.
On observe depuis quelques semaines des troubles et des manifestations dont l'ampleur va croissante contre la candidature de l'actuel président, Abdoulaya Wade, aux élections présidentielles, dont le premier tour aura lieu dimanche prochain, 26 février 2012.
Des milliers de Sénégalais se réunissent dans les rues de Dakar et manifestent. Ce qui cristallise leur mécontentement ?
Que le président ait fait modifier la Constituion à son avantage pour pouvoir se présenter à un 3e mandat alors qu'il est âgé d'au moins 85 ans... et avait promis qu'il ne se représenterait pas !
Là où ça coince c'est qu'au cours de ses deux mandats, Abdoulaya Wade n'a pas réussi à réduire les inégalités, bien au contraire.
Selon les observateurs, la corruption est galopante dans le pays et le régime actuel ressemble de plus en plus à celui de Ben Ali : une "cour" proche du pouvoir amasse argent et honneurs, tandis que l'homme de la rue rencontre de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts.
Une situation qui fausse aussi la donne politique. La protestation contre la candidature du chef de l'Etat soude les opposants mais du même coup opacifie le développement des programmes et des propositions ds candidats à la magistrature suprême.
Il reste une inconnue : l'armée sénégalaise. Selon les observateurs, elle a de longue date une tradition légaliste. Mais une réélection d'Abdoulaya Wade pourrait mener à l'impasse et au retour des vieux démons.
Des scénarios qui ne sont guère réjouissants pour un retour au calme dont le tourisme a un besoin impérieux.
source: TourMag