La découverte d’une bactérie résistante aux antibiotiques, que des patients européens auraient chopé en Asie a déclenché une virulente campagne médiatique contre le tourisme médical. Même si elle est épargnée par la bactérie, la destination Tunisie risque d’en pâtir.
La parution, le 11 août, d’un article au sujet d'une enzyme venue d'Inde qui créerait des bactéries super-résistantes aux antibiotiques dans la très sérieuse revue médicale «The Lancet Infectious Diseases», spécialisée dans les maladies infectieuses, a provoqué une vive polémique en Europe et en Amérique du Nord. L’article, qui relate la découverte de bactéries de souche «New Delhi metallo bêta lactamase» (NMD-1) résistantes aux antibiotiques, sur 37 patients anglais, ayant subi pour la plupart une chirurgie esthétique en Inde ou au Pakistan, a été largement repris et commenté par les médias occidentaux. Ces derniers ont aussitôt évoqué une «menace sanitaire planétaire», tandis que le ministère de la Santé appelle ses concitoyens à annuler leurs voyages sanitaires programmés. En France, le professeur Patrice Nordmann, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a estimé sur les colonnes de la presse hexagonale qu'il "faut absolument éviter de se faire opérer ou hospitaliser en Inde".
La parution, le 11 août, d’un article au sujet d'une enzyme venue d'Inde qui créerait des bactéries super-résistantes aux antibiotiques dans la très sérieuse revue médicale «The Lancet Infectious Diseases», spécialisée dans les maladies infectieuses, a provoqué une vive polémique en Europe et en Amérique du Nord. L’article, qui relate la découverte de bactéries de souche «New Delhi metallo bêta lactamase» (NMD-1) résistantes aux antibiotiques, sur 37 patients anglais, ayant subi pour la plupart une chirurgie esthétique en Inde ou au Pakistan, a été largement repris et commenté par les médias occidentaux. Ces derniers ont aussitôt évoqué une «menace sanitaire planétaire», tandis que le ministère de la Santé appelle ses concitoyens à annuler leurs voyages sanitaires programmés. En France, le professeur Patrice Nordmann, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a estimé sur les colonnes de la presse hexagonale qu'il "faut absolument éviter de se faire opérer ou hospitaliser en Inde".
Au Canada, le Quotidien « La Presse » a révélé que de nombreux médecins mettent les gens en garde contre les risques de voyager à l'étranger pour obtenir des soins, soulignant l'émergence, dans le sud de l'Asie, d'un nouveau super-virus résistant aux antibiotiques. Abondant dans ce même sens, le directeur médical de l'Agence des services de santé de la province d’Alberta, le docteur Mark Joffe, a conseillé aux gens de bien évaluer leurs options et de prendre conscience des conséquences de leurs décisions de subir des «soins délocalisés» par souci d’économies. « Le gène NDM-1 qui rend les bactéries résistantes aux antibiotiques est un problème très inquiétant. Le tourisme médical est en train d'aggraver le problème en facilitant sa dissémination partout dans le monde », écrit, de son côté le journal canadien cyberpresse.Â
Réagissant au tapage médiatique autour des révélations de «The Lancet Infectious Diseases», le ministère indien de la Santé a qualifié l'étude de « non-scientifique» et « d'économiquement motivée », dénonçant au passage les nombreux conflits d'intérêts autour des auteurs de l'article. D’autant plus que la découverte de la bactérie NDM-1 tombe en plein débat politique, en Grande-Bretagne, sur la prise en charge financière, par l'Etat, des interventions médicales effectuées à l'étranger. Londres est, en effet, préoccupée par la très forte hausse des voyages sanitaires de citoyens anglais en Inde.
Jusqu’ici la Tunisie est épargné par la bactérie résistant aux antibiotiques comme en atteste les déclarations de Patrice Nordmann, chef du service de bactériologie-virologie-parasitologie de l’hôpital Bicêtre. « Pour la chirurgie esthétique, les patients vivant en Grande-Bretagne vont se faire opérer en Inde ou au Pakistan en raison d’un coût et de délais d’attente moindres que chez eux. Les Français vont beaucoup plus volontiers au Maroc ou en Tunisie, qui ne semblent pas touchés pour l’instant», explique ce médecin. Même son de cloche chez auprès d’une source autorisée au sein de la Chambre syndicale des cliniques privées relavant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) qui précise que la Tunisie qui accueille chaque année quelque 150 000 patients étrangers dispose des moyens de surveillance des bactéries et veille au strict respect des règles d’hygiène dans les établissements de soins. Il n’empêche que la destination Tunisie risque de subir de plein fouet les exagérations et entretenues par les médias occidentaux…