Delta Airlines vient d’aligner son deuxième exercice bénéficiaire après dix années de turbulences. Une des clés du résultat tient à la réduction de l’offre plutôt qu’à la conquête ou la défense des parts de marché à tout prix. Les analystes apprécient la manœuvre qui consiste à considérer les gains avant la taille.
Ceci au titre du partage des bénéfices réalisés sur l’année 2011 qui se sont montés à 1,2 milliard. Chacun recevra un montant équivalent à 4,85% de sa rémunération annuelle.
C’est à la fois beaucoup et peu si l’on considère que les employés ont du attendre dix ans pour voir leur compagnie renouer avec les bénéfices l‘année dernière.
Mais ce sera la troisième fois cette année que les objectifs fixés en début d’année sont atteints…et récompensés.
L’histoire pourtant a été mouvementée au fil de la décennie, avec un passage prolongé sous la protection de la loi sur les faillites, le fameux chapter 11, et la fusion avec Northwest en 2008 qui a donné lieu à d‘importantes restructurations.
Autrement dit, la quadrature du cercle chez les transporteurs. Et pour ce faire, le patron de Delta réduit la voilure, serre les coûts et augmente les tarifs. Les résultats du dernier trimestre 2010 sont, à ce titre, éclairants.
Le chiffre d’affaires a progressé de 8% à 8,4 milliards de dollars et la facture pétrole de +2% à 2 milliards. Pourtant, sur les 425 millions de dollars de bénéfices engrangés, les gains provenant de la couverture pétrole se montent à 164 millions de dollars.
Si la plus affirmée des priorités est de limiter l’impact des coûts liés au pétrole avec un hedging approprié, la compagnie a fait un choix stratégique clivant : celui d’adapter continuellement son réseau à la demande en coupant les lignes déficitaires ou en changeant le type d’appareil sur d’autres lignes pour coller au mieux à la demande.
Ainsi, en janvier, la demande a affiché une baisse de 1,5 point mais la capacité offerte a été réduite de 4,3 points.
Pour l’ensemble de l’année, la capacité offerte devrait diminuer de 5 % par rapport à 2011 alors que la demande devrait logiquement repartir à la hausse avec une reprise de l’économie américaine.
La contraction de l’activité met la pression sur les ressources humaines : après négociations, 2 000 employés ont accepté l’accompagnement financier offert pour un départ en retraite anticipée.
De surcroît, 200 emplois administratifs seront également supprimés.
En même temps, la compagnie n’abandonne pas vraiment le terrain international : prises de participation chez Aeromexico et la brésilienne Gol l’année dernière, code share avec la canadienne Westjet en ce début d’année.
source: TourMag