Ainsi c’est au tour de MALEV la compagnie Hongroise de disparaitre, faute de liquidités…. Elle vient s’ajouter à la longue liste des compagnies nationales (Sabena, Swissair…) qui n’ont pas survécu à l’évolution des systèmes économiques en Europe ou les Etats, peu à peu, et sous la surveillance très active de Bruxelles, se désengagent et abandonnent au secteur privé et au marché ses participations.
Le contexte dans lequel s’est joué l’arrêt des opérations de la compagnie MALEV est certes particulier.
Mais il doit cependant faire réfléchir. En particulier ici, en France, où beaucoup pensent encore que la compagnie qui arbore les couleurs d’un pays sur la dérive de ses avions, est immortelle.
Air France, elle aussi, faisant face à de sérieux problèmes d’endettement, n’est plus la Compagnie Nationale. Elle n’est plus assimilable à l’Assemblée nationale, l’hymne national, l’éducation nationale…
Air France est une compagnie basée en France avec encore, il est vrai, un état actionnaire (16%) mais celui-ci ne soutient plus financièrement cette entreprise privée.
Et pourtant, au sein de la compagnie, et malgré sa situation financière, cette notion de vulnérabilité de fragilité n’est pas perçue. Le poids des années passées dans le secteur public, la taille de l’entreprise, et, il faut bien le dire, pour certains le refus de voir en face une réalité économique devrait pourtant rendre moins conflictuel le climat actuel.
La grève que vient de vivre la compagnie et qui lui aurait couté environ 9 millions d’euros par jour semble être un révélateur d’une culture d’entreprise déconnectée de la réalité.
Il n’est pas question ici de souhaiter qu’Air France ne soit plus Air France….
Qu’Air France ne soit plus une entreprise sans dialogue social, sans contrepouvoirs et syndicats, le mot n’est bien sûr pas tabou, qu’elle ne soit plus une entreprise de transport aérien qui garantit pour ses personnels des conditions de travail et de rémunération favorables.
J’aime Air France, je n’ai pas envie qu’elle adopte un modèle économique que nous avons vu apparaitre ailleurs en Europe.
Il y’a un chemin à suivre pour arriver à trouver le bon positionnement : tourner le dos bien sûr à ces compagnies dont les dirigeants bafouent le droit et se conduisent vis-à -vis des pratiques sociales comme des voyous, mais accepter aussi un effort de productivité indispensable.
Rester figée dans un modèle des années 2000 sans tenir compte des réalités de l’époque qui ont pour nom le prix du pétrole, la crise, et la concurrence féroce est un danger mortel.
Il faut évoluer. Sinon Air France mourra doucement, et tourneront au-dessus d’elle de biens vilains oiseaux impatients de combler un vide immense.
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source: TourMag