Le volume global de l’endettement du secteur hôtelier fait toujours l’objet d’une vive polémique. La Banque Centrale de Tunisie (BCT) estime que les banques commerciales trainent comme un boulet un portefeuille global de prêts non-performants servis aux hôteliers estimé à 3,2 milliards de dinars. Les hôteliers récusent ce chiffre faramineux et ne reconnaissent que quelque 800 millions de dinars de créances accrochées. La différence découlerait, selon eux, des méthodes de calculs des banques qui reposent sur des taux d’intérêt excessifs et pénalités de retard de paiement. Soit. Mais un volume de crédits classés de 800 millions de dinars reste quand même chiffre qui donne froid dans le dos.
Mais pourquoi est-on arrivé là ? Erigé depuis des décennies au rang de priorité nationale, l’investissement dans le secteur de l’hôtellerie a augmenté de façon significative depuis une vingtaine d’années. Et l’Etat a recommandé aux banques d’ouvrir grandement le robinet du crédit aux investisseurs privés locaux surtout que l’investissement étranger dans le secteur reste modeste et représente dans le meilleur des cas environ 10% 2006 de l’investissement global dans le tourisme. Traditionnellement, les investissements étrangers dans le secteur concernent la gestion hôtelière plutôt que l’investissement direct en capital.
Le gouvernement a instauré un schéma de financement type pour obtenir un permis de construire, des subventions ainsi que l’accès au financement bancaire : 30% d’autofinancement dans les régions prioritaires et 40% ailleurs. Ceci a encouragé les investisseurs à limiter leur fonds propres au minimum exigé et à avoir largement recours aux prêts bancaires à long terme pour boucler leur schéma de financement. Le financement bancaire reste pour les sociétés touristiques le moyen de financement prédominant, en raison de son faible coût et de conditions d’octroi peu exigeantes. Quelques sociétés hôtelières ont émis des emprunts obligataires au sur le marché boursier, mais ce mode de financement demeure marginal comparé à la dette bancaire.
En outre, ces emprunts obligataires sont tous assortis d’une garantie bancaire.
Le ralentissement du tourisme international en 2002-2003 s'est répercuté sur la capacité de l’industrie hôtelière tunisienne à assurer le service de sa dette, surtout qu’il est intervenu en période d’augmentation importante de capacité. Cette crise s'est traduite par une augmentation globale des créances non productives des banques.
.Le tourisme apparaît paradoxalement comme un secteur à haut risque pour les créanciers mais qui a bénéficié de taux d’intérêt préférentiels offerts par les banques avant 1993. Cette anomalie a entraîné des conduites opportunistes parmi les investisseurs, ce qui explique en grande partie la mauvaise performance du secteur.
Et maintenant que faire ? Alors que les hôteliers militent en faveur de solutions d’abandon de leurs créances par les banques, cette option n’apparaît pas raisonnable. Un début de solution pourrait résider dans l’intérêt manifesté par les fonds d’investissement immobiliers pour l’acquisition d’hôtels sous-performant. Ce type d’opérations pourrait renforcer la séparation souhaitable entre l’aspect immobilier de la propriété et la gestion de l’hôtel, fournir le financement nécessaire à la rénovation de l’hôtel et accroître la rentabilité d’exploitation. D’autres actions positives en faveur des sociétés fortement endettées porteraient sur des opérations de conversion de dette en actions avec parallèlement une externalisation de la gestion à des sociétés de gestion internationales, en plus de la mise à niveau du produit proposé. Ce n'est que grâce à de telles restructurations en profondeur que les hôteliers peu rentables pourront assurer la viabilité de leur investissement et que
D’autre part, les autorités monétaires ont encore fort à faire pour empêcher que les mêmes erreurs du passé se reproduisent. Elles devraient dans ce cadre encourager les modes de financement alternatifs à la dette bancaire, notamment le recours aux levées de fond à la Bourse de Tunis et au capital investissement. Ces modes de financement ont l’avantage d’associer les nouveaux actionnaires ( petits porteurs, fonds d’investissements, SICARS…) à la gestion des unités hôtelières et de renforcer ainsi la transparence dans un secteur qui a toujours brillé par son opacité.
Mais pourquoi est-on arrivé là ? Erigé depuis des décennies au rang de priorité nationale, l’investissement dans le secteur de l’hôtellerie a augmenté de façon significative depuis une vingtaine d’années. Et l’Etat a recommandé aux banques d’ouvrir grandement le robinet du crédit aux investisseurs privés locaux surtout que l’investissement étranger dans le secteur reste modeste et représente dans le meilleur des cas environ 10% 2006 de l’investissement global dans le tourisme. Traditionnellement, les investissements étrangers dans le secteur concernent la gestion hôtelière plutôt que l’investissement direct en capital.
Le gouvernement a instauré un schéma de financement type pour obtenir un permis de construire, des subventions ainsi que l’accès au financement bancaire : 30% d’autofinancement dans les régions prioritaires et 40% ailleurs. Ceci a encouragé les investisseurs à limiter leur fonds propres au minimum exigé et à avoir largement recours aux prêts bancaires à long terme pour boucler leur schéma de financement. Le financement bancaire reste pour les sociétés touristiques le moyen de financement prédominant, en raison de son faible coût et de conditions d’octroi peu exigeantes. Quelques sociétés hôtelières ont émis des emprunts obligataires au sur le marché boursier, mais ce mode de financement demeure marginal comparé à la dette bancaire.
En outre, ces emprunts obligataires sont tous assortis d’une garantie bancaire.
Le ralentissement du tourisme international en 2002-2003 s'est répercuté sur la capacité de l’industrie hôtelière tunisienne à assurer le service de sa dette, surtout qu’il est intervenu en période d’augmentation importante de capacité. Cette crise s'est traduite par une augmentation globale des créances non productives des banques.
.Le tourisme apparaît paradoxalement comme un secteur à haut risque pour les créanciers mais qui a bénéficié de taux d’intérêt préférentiels offerts par les banques avant 1993. Cette anomalie a entraîné des conduites opportunistes parmi les investisseurs, ce qui explique en grande partie la mauvaise performance du secteur.
Et maintenant que faire ? Alors que les hôteliers militent en faveur de solutions d’abandon de leurs créances par les banques, cette option n’apparaît pas raisonnable. Un début de solution pourrait résider dans l’intérêt manifesté par les fonds d’investissement immobiliers pour l’acquisition d’hôtels sous-performant. Ce type d’opérations pourrait renforcer la séparation souhaitable entre l’aspect immobilier de la propriété et la gestion de l’hôtel, fournir le financement nécessaire à la rénovation de l’hôtel et accroître la rentabilité d’exploitation. D’autres actions positives en faveur des sociétés fortement endettées porteraient sur des opérations de conversion de dette en actions avec parallèlement une externalisation de la gestion à des sociétés de gestion internationales, en plus de la mise à niveau du produit proposé. Ce n'est que grâce à de telles restructurations en profondeur que les hôteliers peu rentables pourront assurer la viabilité de leur investissement et que
D’autre part, les autorités monétaires ont encore fort à faire pour empêcher que les mêmes erreurs du passé se reproduisent. Elles devraient dans ce cadre encourager les modes de financement alternatifs à la dette bancaire, notamment le recours aux levées de fond à la Bourse de Tunis et au capital investissement. Ces modes de financement ont l’avantage d’associer les nouveaux actionnaires ( petits porteurs, fonds d’investissements, SICARS…) à la gestion des unités hôtelières et de renforcer ainsi la transparence dans un secteur qui a toujours brillé par son opacité.