Les compagnies internationales opérant en France représentent 51,4% du trafic aérien total et 62,2% du trafic à l'international. Réunies au sein de l'association BAR, elles ont tenu leur assemblée générale hier à Paris. Leur président, Jean-Pierre Sauvage, en a profité pour rappeler les enjeux de 2012.
L’occasion, pour son président Jean-Pierre Sauvage de faire un large tour d’horizon sur le transport aérien dans un environnement économique difficile.
Et d’abord de montrer une certaine vigilance sur le texte du rapporteur Eric Diard: "Que l’initiative vise à apporter davantage de confort aux passagers, c’est louable.
Il ne faudrait pas, cependant, que cette nouvelle réglementation aboutisse à un transfert de responsabilités des pouvoirs publics vers les compagnies aériennes, et de pénaliser celles qui n’auront pas réussi à s’organiser en cas de grève suivie.
L’état a des obligations régaliennes d’accueil, de sécurité et de confort vis-à -vis des passagers. Il doit les assumer jusqu’au bout", rappelle le président du BAR.
Si le transport aérien mondial a poursuivi sa progression de 5,1% en 2011 atteignant 2,7 milliards de passagers, le développement en Europe est moins probant.
"L’incertitude générale qui concerne l’Euroland où la performance économique sera au mieux « flat » augmente les risques des entreprises et par ricochet ceux des compagnies aériennes."
Pour ces dernières, la perspective d’un baril à 100 dollars au fil de l’année fera passer le poids du pétrole de 30% en 2011 à 32 ou 33% des coûts opérationnels en 2012.
"La facture pétrole a représenté 180 milliards de dollars aux compagnies en 2011 pour 600 milliards de recettes."
Dans ces conditions, il s’agit de ne pas mettre les compagnies en danger par un alourdissement des taxations.
"Nous versons un milliard d’euros de redevances à ADP, 320 millions de redevances à la DGAC auxquels il faut ajouter 1,37 milliards pour les redevances en route et services terminaux, 900 millions d’euros de taxes d’aéroport à l’Etat.
En face, le secteur aéronautique pèse 800 000 emplois et entre pour 3,2% du PIB", rappelle Jean-Pierre Sauvage.
Ce qui est, d’après le président du BAR, "une aberration".
Les compagnies aériennes ne veulent pas non plus avoir à participer au financement de la ligne CDG Express alors que l’Etat qui ne veut apporter aucun financement direct charge ADP de trouver une solution…
En ces temps incertains, le président du BAR en appelle à davantage de solidarité entre compagnies, aéroports, agents de voyages et aviation civile.
Mais pas question d' aller jusqu’à l’union.
"Le projet de monter une usine à gaz avec un budget de 800 000 euros et la création de fonctions pour faire plaisir à Pierre, Paul ou Jacques, nous sommes contre.
Mais travailler ensemble sur certains dossiers, pourquoi pas?"
source: TourMag