Partie en Crète, Aline va s’immerger dans la destination et nous faire vivre au jour le jour le quotidien du voyageur immobile. Voici le cinquième volet des aventures de notre Globe Trotteuse. En Crète, payer et mourir on a toujours le temps... avec le concours d'Héliades.
Plus tard ! On verra ! Pas d’urgence, regarde comme on est bien ici !
Pourquoi penser à partir à peine arrivée ?Jamais assez vite, toujours plus de visites...
Concentrer l’essentiel d’un pays en une courte semaine, emplir la boîte à souvenirs d’images qu’on ne regardera guère ensuite mais qui empêchent souvent de voir sur le moment, ainsi sont les circuits d’aujourd’hui – pour la plupart.
Un pêcheur vient de s’installer devant moi. Le bonnet de travers et la ligne peine de nœuds.
Le léger tremblement de ses membres, sans doute inversement proportionnel avec la puissance du raki local, rend la pose des mini plombs et de l’hameçon aussi périlleuse que problématique.
Qu’importe ! Il a tout le temps, lui.
Je vais le contempler quelques heures, lui, ses sacs plastiques qui resteront vides, les mouettes, l’extravagante lumière sur les flots, et la course lente du soleil.
M’emplir moi aussi de ce paradoxe jusqu’alors étranger à la conceptrice de circuits que je fus jadis, la plénitude du « vide ».
Et je paierai mon café « méta », plus tard, peut-être. Je vis l’instant.
Le mot du jour : méta isos (plus tard, peut-être), qui abolit la durée chiffrée.
Retrouvez le feuilleton-voyage « Les alinéas d'Aline au pays d'Icare... »
source: TourMag