Un tourisme alternatif qui rompt avec les circuits classiques se développe lentement mais sûrement en Tunisie.
Ce nouveau genre de tourisme se situe à mille lieux de la trilogie des «S» (Sun, Sea & Sund) qui a fait la pluie et le beau temps depuis l’émergence d’une industrie touristique structurée dans ce pays d’Afrique du Nord aux portes de l’Europe au début des années 60. Il est essentiellement porté par le segment des maisons d’hôtes, dont le nombre s’élève aujourd’hui à une cinquantaine. Signe de l’intérêt accordé à ce mode d’hébergement : le segment de maisons d’hôtes vient de bénéficier de son premier cahier des charges.
Mais quelle est au juste la valeur ajoutée de ce créneau?
Le premier atout tient incontestablement au fait que l’offre de l’hébergement chez l’habitant se situe aux antipodes du tourisme de masse et met en avant des facettes cachés du patrimoine tunisien. Elle rompt avec l’effet carte postale que l’on retrouve encore et toujours sur les affiches et les spots de promotion de la destination Tunisie. Au niveau de la maison d’hôtes se sont tantôt les traditions culinaires, tantôt les produits du terroir et la nature qui sont au firmament.

L’Heure bleue, une maison d’hôtes d’une capacité de quatre chambres seulement à Djerba, joue la carte de la gastronomie bio. Tenue par un ancien chef de cuisine étoilé au guide Michelin, elle répond à tous les gouts des amateurs de la gastronomie moderne.

A l’opposé Dar Zaghouan, offre à ses visiteurs l’opportunité de vivre les traditions de la campagne tunisienne et de découvrir les saveurs de ses préparations culinaires ancestrales dans un cadre rustique et authentique.


Située à quelques kilomètres du Kef, au cœur d'un verger de cinq hectares, Dar Chennoufi table, quant à elle, sur un retour à la Nature. Sa propriétaire Raoudha Chennoufi propose randonnées dans les paysages naturels sublimes, dégustation des produits du terroir, visites aux sources thermales et découverte de la vieille ville du Kef et de sa Kasbah pour séduire les touristes autochtones et étrangers individuels, en famille ou en groupe. «Les amis de la nature peuvent découvrir des paysages particuliers à travers des randonnées pédestres, équestres ou en VTT tout en dégustant des produits de terroir. Les férus de l’histoire et d'archéologie découvrent la civilisation numide, la ville typique du Kef et sa kasbah», explique Mme Chenoufi, pionnière des maisons d’hôtes en Tunisie. Et de renchérir : « Entre pierres et faïences, mergoums et coussins, nos clients apprécient un cadre de vie rappelant l'ambiance d'une demeure familiale chargée de souvenirs. Ils ont droit en même temps à la climatisation, à des salles de bain individuelles, au chauffage central, à des jeux d'eau et au bronzage autour de la piscine en été ».


Installée à Sidi Jmour, le quartier le moins couru de l’île de Djerba, Dar Cherif se veut, par ailleurs, un centre d’art et de culture, avec des expositions de peinture, des spectacles de danse contemporaine ou des cycles consacrés aux cinématographies du monde entier.


Des maisons troglodytes aux demeures traditionnelles nichées sur les hauteurs verdoyantes du Nord-Ouest en passant par les palais beylicaux, la nouvelle formule d’hébergement est essentiellement portée par l’initiative privée.
Malgré des moyens de promotion limités, qui se résument souvent à des sites Internet, des blogs et des pages sur facebook, les maisons d’hôtes affichent un taux d’occupation de plus de 50% à longueur de l’année, soit une moyenne supérieure à celle des hôtels classiques.
Mieux encore, le créneau attire de plus en plus une clientèle qui ne prisait pas particulièrement la Tunisie comme les Anglo-Saxons.

W.K