45 clients de l'agence de voyages Les Voyageurs Rabelaisiens, à Chinon, ont déposé une vingtaine de plainte contre la gérante et directrice. Ils l'accusent d'escroquerie et d'abus de confiance. Après 48 heures de garde à vue, elle vient d'être libérée mais reste sous contrôle judiciaire pendant la durée de l'instruction.
Gérante et directrice de l’agence de voyages, Les Voyageurs Rabelaisiens, basée à Chinon en Indre-et-Loire, elle fait l’objet du dépôt d’une vingtaine de plaintes par 45 personnes pour « abus de confiance » et « escroquerie ».
Pour un préjudice d'un montant estimé entre 140 000€ et 150 000€.
Elle est aujourd’hui libre mais placée sous contrôle judiciaire et doit se présenter régulièrement aux locaux de la gendarmerie de la commune.
Alors que son entreprise était en redressement judiciaire depuis le mois de janvier 2009, elle gardait la confiance de bon nombre de ses clients qui "en majorité, étaient ses copains, des personnes qu’elle tutoie", explique son avocat Me Jean-Yves Leterme.
Mais, à partir du mois d’octobre 2011, une série d’évènements et d’erreurs est venue ternir sa réputation.
En arrivant à l’aéroport, ils ont constaté qu’il n’existait aucune réservation à leur nom.
Selon Me Leterme, "à partir du mois d’octobre 2011, Mme Landry a connu plusieurs difficultés personnelles qui l’ont conduite à faire des erreurs dans son activité professionnelle.
Elle a essayé de les couvrir, mais elle a fait des bêtises et s’est vite retrouvée piégée dans un engrenage."
D’où les accusations d’escroquerie.
En fait, l’agence connaissait des difficultés depuis un moment déjà .
Son avocat explique que tout a commencé "en 2008 avec la crise qui l’a touchée de plein fouet, comme l’ensemble du secteur du tourisme."
Suite à cela, Les Voyageurs Rabelaisiens est placée sous redressement judiciaire en juin 2009, puis dépose le bilan le 4 avril 2010.
Le plan d’arrêt du redressement est prononcé la même année, selon le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc).
Le 3 janvier 2012, le Tribunal de commerce de Tours prononce la mise en liquidation judiciaire de l’agence qui ferme ensuite ses portes.
Elle serait "presque soulagée" de la tournure prise par l’affaire car sa mise en cause lui permet de sortir de ce cercle vicieux.
Il la dit "mortifiée" et assure qu’elle assume l’ensemble de ses actes et ne cherchera en aucun cas à se dérober à la justice.
Un profil qui, selon lui, ne permet pas de la comparer à , Sylviane Hamon, la " Madoff du Chinonais ", affaire dans laquelle il représente une dizaine de victimes.
Suite à sa garde à vue, elle n’a pas été placée en détention car les faits qui lui sont reprochés n’auraient pas été commis dans un but d’enrichissement personnel, explique son représentant qui affirme que tous ses comptes ainsi que ceux de sa société ont été épluchés.
On ne sait pas encore si les victimes vont décider de se porter partie civile. L’instruction devrait durer un an et permettre de faire toute la lumière sur cette affaire.
source: TourMag