La première campagne de promotion du tourisme tunisien de l'année 2012 sera lancée sur le marché français. Habituel, rien d’étonnant! L’Hexagone a toujours été le premier pays européen émetteur de touristes vers le plus petit du Maghreb.
La campagne destiné à promouvoir la Tunisie comme étant une destination d’hiver débutera le 16 janvier courant sur l'île de France (affichage métro et urbain), les villes de Lyon et Nice, et dans les aéroports qui proposent des départs directs sur Tozeur avec Tunisair et Transavia. Elle sera consacrée à la relance du sud tunisien à travers ses principales villes : Tozeur et Douz. Un nouveau slogan est mis en avant: «Tunisie. Tous les rêves possibles».
L'objectif de la campagne est d'étaler la fréquentation sur l'année, mais aussi de faire valoir la diversité des régions. «Nous mettions en avant, jusque-là, une panoplie de produits. Cette année, nous allons communiquer à la fois sur cette panoplie de produits mais également sur la diversité des régions touristiques tunisiennes», explique Amel Hachani, directrice de l’antenne de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) à Paris. Selon elle, d’autres actions promotionnelles d’envergure sont également prévues durant les prochains mois d’autant plus que le budget de communication sur le marché français a été augmenté de 70%.
Cette première campagne de communication soulève, toutefois, un certains nombre d’interrogations. Est-il en effet judicieux de dépenser des montants conséquents pour promouvoir le sud de la Tunisie dans l’Hexagone alors même que le ministère français des Affaires Etrangères a déclaré cette région comme zone rouge formellement déconseillée pour raisons sécuritaires?
S’il est vari que le niveau d'alerte du Quai d'Orsay est très alarmiste, il n’en demeure pas moins que la campagne risque d’avoir l’effet d’un coup d’épée dans l’eau. Le budget ainsi dépensé sera, de facto, de l’argent jeté par la fenêtre en ces temps où le gouvernement tunisien semble s’orienter à administrer une cure d’austérité aux finances publiques.
En deuxième lieu, l’affichage dans le métro est pour le moins mal choisi. Pour tenter d’attirer des touristes en plein hiver, la Tunisie devrait, en effet, viser une clientèle haut de gamme qui ne prend pas le métro.
Autre maladresse: des slogans trop longs et comprenant des erreurs. «Pas besoin de suivre une cure d’austérité pour partir en thalasso, Bienvenue à Tozeur et à Douz », lit-on sur l’une des affiches !
Or, il aurait fallu lire "cure de bien être" ou "SPA" au lieu de thalasso. Cette dernière est définie comme étant l'utilisation, dans un but préventif ou curatif, des bienfaits du milieu marin qui comprend le climat marin, l'eau de mer, les algues, les sables et autres substances extraites de la mer. Mais Tozeur et Douz sont situées en plein cœur du désert tunisien ! Cherchez l’erreur…
Et last but not least, l’ONTT semble mettre la charrue avant les bœufs en communiquant sur le sud du pays, où la plupart des hôtels sont fermés ou en état de délabrement. « Avec les mêmes responsables à l'ONTT, les choses ne risquent pas de changer. C’est un vrai gaspillage de devises et une vraie fausse option stratégique », commente un vieux routier du secteur, estimant que l’accent devrait être, au contraire, mis sur la communication évènementielle ainsi que sur l’amélioration du parc hôtelier et de la qualité des services, en attendant un ciel tunisien moins nuageux tant bien au sens propre qu’au figuré.
TourisMag