Le chef du gouvernement tunisien Hamadi Jebali a énuméré jeudi également les priorités de son gouvernement dans un programme de 16 points dont la création d'emploi, la compensation des blessés et des victimes de la répression de l'ancien régime de Ben Ali. «Nous allons mener ensemble la bataille de la création d'emploi avec tous les moyens et les ressources disponibles à travers la promotion des investissements nationaux et étrangers et l'encouragement des initiatives et des bonnes idées », a-t-il dit.
Le Premier ministre a exhorté les partenaires sociaux à forger un "nouveau contrat social pour cette importante étape du pays" pour encadrer les négociations sur les augmentations de salaires.
Réagissant à ce discours, l’opposition s’est dite déçue par le mutisme de M. Jebali sur les moyens qui seront mis en ouvre pour mobiliser les ressources financières nécessaires à la réalisation de ce programme. « Nous ne voyons aucun moyen dans le discours du chef du gouvernement quant à la réalisation des objectifs de son programme. Il n'a pas dit avec quel investissement et quel taux de croissance il compte réduire le chômage", a indiqué à l'AFP Issam Chebbi, un dirigeant du Parti démocrate progressiste (PDP). "Il n'y a dans son discours que des déclarations d'intention. Je suis vraiment déçu», a-t-il ajouté.
Les économistes craignent "une crise sans précédent". Les protestations revendicatives ont poussé des investisseurs étrangers à mettre fin à leurs activités dans le pays comme le groupe japonais Yazaki, un des principaux fabricants de câbles automobiles dans le monde, qui a fermé mardi une de ses usines dans le centre-ouest tunisien après une grève.