Autolib’ Paris : la grogne monte chez les loueurs de voitures | Tourismag.com
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Les loueurs accusent le nouveau service public de location de la ville de Paris de concurrence déloyale. Ils aimeraient en effet bénéficier des mêmes avantages en terme de tarifs de parking et de places de stationnement.

Autolib’ Paris : la grogne monte chez les loueurs de voitures
Sur le principe, le projet d’Autolib' est une bonne idée pour démocratiser la location de voiture.

On estime en effet que seulement 6% des Français louent un véhicule chaque année.

En revanche sur la forme, on est loin du compromis. Le projet d’origine parlait d’un système en libre service sans intervention humaine.

« On nous avait promis que cela ne ressemblerait en rien à notre activité » assure Christophe Plonevez, le DG d’Ada.

Or dans les faits, chaque station sera pourvue d’un ambassadeur qui devra être sur le terrain pour renseigner et assister les clients.

Une pratique fort ressemblante avec ce que proposent déjà les loueurs professionnels parisiens.

Concurrence déloyale
Mais au delà des similitudes de service, le principal reproche concerne les subventions.

En effet, le bénéficiaire de la délégation de service public, autrement dit Bolloré, a obtenu 50 M€ de la part de l’état et 130 M€ de la banque européenne d’investissement.

De plus, il s’est vu octroyer 20 km de voie publique, facturé 750 euros par an et par place, contre 2 à 3 euros de l’heure pour les loueurs.

« Ce n’est ni plus ni moins que de la concurrence déloyale » s’insurge Christophe Plonevez, dont le syndicat ULpro a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Paris.

Effectivement, cela fait des années que les loueurs, comme les sociétés d'autopartage, bataillent pour des places de stationnement supplémentaires.

« J’aimerais avoir les mêmes avantages qu’Autolib’ » soupire Gérard Maître, le DG de National Citer. « Les municipalités nous pourchassent considérant qu’on s’approprie la voie publique à des fins commerciales ».

Trop chère
Autre point de crispation : le prix. Pour 24 heures d’utilisation d'Autolib', il faut s’acquitter d’un abonnement de 10€, puis payer ensuite 7€ les trente premières minutes et 6€ la demi-heure supplémentaire.

Au total, la balade d'une heure en Bluecar coûtera 23 euros, alors que les tarifs pratiqués par les loueurs ne vont pas au delà de 13 euros.

Les professionnels s’interrogent également sur l’utilité réelle d’un tel système. Alors que les voitures de location classiques doivent être ramenées au point d’origine, Autolib’ est en trace directe, sans retour obligatoire.

« On ne sait pas encore à quoi cela va servir ni comment les utilisateurs vont se l’approprier » avoue Nicolas le Douarec, qui a travaillé sur le projet d’appel d’offre Autolib' chez Véolia et qui est aujourd’hui fondateur de Cityzencar.

Il estime que le projet est né de la frustration du maire Bertrand Delanoë, qui considérait que les systèmes d’autopartage ne se développaient pas assez vite. « C’est une offre qui doit trouver sa demande ».

Vers la fin de la voiture personnelle ?
Si la mairie de Paris espère qu’Autolib' grignotera des parts sur la voiture personnelle, les professionnels sont plus sceptiques.

Car au delà de l’usage urbain, les Parisiens ont besoin d’un véhicule, à l'autonomie plus longue que la Bluecar, pour partir en week-end.

Le système est donc bancal et ne se suffit pas à lui-même. « Il ne va rien changer à la frustration des Parisiens » estime Nicolas le Douarec.

En revanche, associer Autolib’ avec les offres des loueurs fournirait une alternative solide, un véritable service de proximité.

En effet, il existe dans le périmètre d’Autolib’ 400 agences de location. Reste à mettre d’accord l’ensemble des acteurs du secteur.

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source: TourMag

Donia Hamouda
Donia Hamouda
Administrator

CEO of Tourismag.com -
Donia's passion for the tourism sector and robust entrepreneurial drive have propelled her to establish herself as an esteemed expert in Digital Destination marketing. She has achieved this by developing and overseeing digital solutions that consistently challenge the limits of innovation in Destination marketing.

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