Nous le disions dès vendredi : ce premier congrès post-révolution a pris une dimension d’événement national. La présence surprise samedi soir puis le discours inattendu du futur premier ministre de Tunisie Hamadi Jebali devant un parterre de 650 professionnels français du tourisme fut un signe fort sur l’intérêt que porte le prochain gouvernement de Tunisie au tourisme, à sa pérennité, à son développement.
Conscient, sans doute, de l’impact négatif que ce mot « islamisme » véhicule sur les marchés européens émetteurs de tourisme, Hamadi Jebali a tenu à rassurer l’auditoire et son intervention en a surpris plus d‘un en déclarant : « Ennahdha n’est pas un parti religieux, je vous le confirme c’est un parti civil démocratique » .
Lui, l’opposant de Ben Ali qui a passé pour ses idées 16 ans dans les prisons, il a parlé Droits de l’Homme, transition démocratique et pacifique vers la modernité. Devant 650 professionnels du tourisme français, tous secteurs confondus, il a parlé « métier » en insistant sur l’importance que représente la France pour le tourisme tunisien.
Il a parlé diversification des produits touristique, qualité de services… Il a même lancé des objectifs : multiplier par 2 le nombre de nuitées et atteindre les 10 millions de touristes dans les 3 ans ! En cela il réduisait même d’une année les objectifs fixés par Mehdi Houas, ministre de transition du tourisme.
Succédant à la tribune au secrétaire général du parti Ennahdha et futur Premier Ministre de son pays, Mehdi Houas a lui aussi rassuré l’auditoire comme il le fait depuis sa prise de fonction voici près de 10 mois.
L’avis du « moderniste » qu’il est au vu des résultats des élections du 23 octobre dernier ?
« Il faut accepter le vote libre et démocratique du peuple tunisien sans faire de procès d’intention à celui qui a gagné. La démocratie c‘est le respect des engagements pris avant de passer aux urnes ».
Quid de cette sécurité des biens et des personnes qui, au-delà de la stabilité politique est le sésame de tout développement touristique d‘un pays ?
« En 2011 la Tunisie a reçu 4,5 millions de visiteurs sans un incident alors qu’elle vivait sa révolution et que son voisin la Libye était en guerre ».
De retour en France les participants du congrès AS Voyages apporteront leur témoignage sur ce pays qui vient de vivre une année historique. Arriveront-ils à relancer la destination ? A les entendre durant leur congrès, à Monastir, ils paraissaient confiants tout en gardant une pointe de scepticisme.
Durant ce week-end ensoleillé nous avons vu à Sousse et à Monastir des rues propres et balayées, des jardins soignés, des marchands sans acheteurs, des hôtels sans clients. Nous avons croisé des hommes et des femmes heureux de retrouver en toute convivialité des visiteurs étrangers.
« Une convivialité qui nous ressemble et qui nous rassemble » a joliment déclaré Slim Zghal propriétaire de l'hôtel Royal Thalassa qui nous recevait de Monastir qui accueillait le congrès.
source: TourMag