La centrale de réservation hôtelière créée par la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) et  la société Amadeus Tunisie pour dynamiser le tourisme intérieur lancera à partir de janvier prochains des offres portant sur des séjours dans des hôtels facturés par chambre.  Ces offres se limiteront à la basse saison, selon des sources bien informées au sein de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT).
Un accord a été déjà conclu avec les hôteliers qui se sont attachés à ce que le nombre maximal des clients autochtones pouvant être  accueillis dans une seule chambre ne devrait  excéder quatre personnes. Les nouvelles offres constitueront feront suite à la campagne de promotion du tourisme intérieur à travers les différents supports médiatiques nationaux et régionaux tunisiens à l’occasion des vacances scolaires hivernales ainsi que les fêtes de fin d’année.  Cette compagne baptisée «Siyaha» vise essentiellement la diffusion de la culture de réservation hôtelière auprès de la clientèle locale qui peut accéder à l’offre complète des hôtels tunisiens et acheter dès lors à des prix intéressants.
L’ONTT et le ministère du tourisme ambitionnent à travers cette campagne de porter le nombre de nuitées réalisés par les touristes autochtones  à 25 mille voire même 30 mille.
Malgré ces divers mécanismes mis en œuvre pour assurer le décollage du tourisme intérieur, la part des  Tunisiens dans les nuitées ne s’est pas sensiblement améliorée.  Les touristes tunisiens occupent encore la cinquième place dans le classement général des nuitées passées dans les hôtels du pays avec une part de 8% (18 mille nuitées). A titre de comparaison, la part des autochtones dans les nuitées globales est de 15% au Maroc, de 40% en France, 45% en Espagne et de 80% en Chine. Ce classement modeste résulte, selon l’écrasante majorité des tunisiens, du fait que le marché intérieur est encore considéré par les hôteliers comme un « matelas providentiel» auquel on ne recourt  qu’en périodes de vaches maigres pour amortir les chocs conjoncturels ainsi que des tarifs prohibitifs proposés aux autochtones. Preuve en est:  le nombre total  des hôtels ayant adhéré à la centrale de réservation de la FTAV et d’Amadeus Tunisie s’est limité à 93 sur un total de 840 unités hôtelières.  Les hôteliers tunisiens expliquent les tarifs élevés proposés à leurs compatriotes par l’absence d’une culture de réservation auprès de cette clientèle. Selon eux, un européen qui réserve son séjour en Tunisie pendant la saison estivale dès le mois de janvier auprès d’un tour-opérateur bénéficie d’une réduction pouvant atteindre 40% sur le tarif initial.
Autre motif qui pousse les hôteliers à préférer les étrangers : les Tunisiens seraient trop bruyants et peu respectueux de la propreté des lieux, ce qui dérange souvent les touristes étrangers. Des arguments que  les touristes autochtones réfutent et affirment que l’habitude de choisir le lieu de ses vacances à la dernière minute est en loin d’être exclusive aux Tunisiens. Ce comportement a intéressé de grands voyagistes européens ou américains, comme lastminute.com (qui signifie dernière minute). Pour les « désordonnés qui ne savent pas planifier», les voyagistes concoctent souvent es meilleurs programmes, aux meilleurs tarifs.  
Certains voyagistes tunisiens exploitent d’ailleurs ce créneau juteux mais pour renflouer les caisses d’autres pays. Ils proposent depuis quelques années aux « désordonnés» des offres à l’étranger : cinq jours dans un "trois étoiles" en Turquie à 870 dinars TTC, avion compris, huit jours dans un quatre étoiles en Egypte à 1400 dinars TTC, comprenant en plus de l’avion, une croisière sur le Nil…