Le programme de mise à niveau des établissements hôteliers commence à se généraliser à l’ensemble du parc hôtelier tunisien. Après une phase pilote qui a touché 48 unités pour une enveloppe d’investissement de l’ordre de 136,4 millions de dinars, quelque 205 demandes d’adhésion au programme sont parvenues au bureau de la mise à niveau des établissements hôteliers au sein du ministère du tourisme. 141 demandes ont été approuvées et plus de 65 hôteliers ont déjà déposé leurs plans de mise à niveau. Les investissements prévus s’élèvent à 160 MD pour la seule mise à niveau. Quant aux primes qui seront allouées par l’Etat, elles devraient atteindre 7,1 MD.
Au delà de cette forte adhésion des hôteliers, le premier bilan de la phase pilote du programme de mise à niveau est loin d’être flatteur. D’après les professionnels du secteur, les investissements se sont majoritairement concentrés sur le béton (extension, rénovation) aux dépens de la qualité des services. A preuve: es investissements immatériels (formation des ressources humaines, intégration des NTIC, mise en place politique organisationnelle et managériale performante, marketing…)  ne représentent que 9,49 % sur une enveloppe globale de 207,6 MD allouée à la mise à niveau des hôtels. Selon un sondage effectué auprès des établissements concernés par le programme, les entraves s’articulent autour du financement, de la disponibilité des cadres, du manque de clarté de la vision et du manque de temps.
Pourtant, l’investissement dans l’amélioration de la qualité des services paraît aujourd’hui primordial.  A ce propos,  M. Mohamed Belâjouza, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) estime qu’une modernisation est devenue nécessaire pour préserver un produit qui a de plus en plus de mal à s’imposer dans un contexte rudement compétitif ».
Entamé en 2005, le programme de mise à niveau des établissements hôteliers a constitué un impératif pour le tourisme tunisien. Ce secteur qui représente 6,5% du produit intérieur brut et constitue la première source de devises pour le pays est appelé à passer à un palier supérieur et de dépasser le cachet désuet de la plage et du dromadaire dans le cadre d’une conjoncture internationale en mouvance, où la concurrence est le seul maître mot.
Les institutions bancaires et les autres organismes dédiés à la coopération bilatérale entre la France et la Tunisie ont, jusque-là, témoigné leur soutien à l’exécution du programme. Il convient de préciser dans ce cadre que l’Agence Française de Développement (AFD) a débloqué récemment une ligne de 50 millions d’euros réservé exclusivement à la mise à niveau du secteur touristique. Reste désormais à rectifier le tir afin d’orienter ces montants faramineux vers les segments susceptibles d’amorcer une transition qualitative de l’offre touristique tunisienne.