Deux millions de touristes pour quelque 12 millions de nuitées chaque année. C’est ce que prévoit de réaliser Marrakech à moyen terme (d’ici 5 ans). C’est la première observation du plan d’action opérationnel de Marrakech développé par le Commissariat Régional au Tourisme (CRT)  et le cabinet Monitor (le même cabinet est chargé sur le plan national de la vision 2020). Vision ambitieuse notamment face à la difficile conjoncture internationale d’abord et ensuite à la concurrence même à l’intérieur du Maroc. «Nous n’avons pas le choix vu la capacité croissante de la ville», observe Hamid Ben Tahar, président du Conseil régional du tourisme de Marrakech. D’où ce plan de développement de la région qui sera présenté aux professionnels et au ministère de tutelle prochainement.

Rappelons que la vision stratégique 2020 consacre tout un chapitre à Marrakech, ville qui a pu développer son activité touristique sans aucun plan stratégique. D’ici 5 ans, la ville doublera sa capacité litière pour atteindre 80.000 lits. «C’est que Marrakech va complètement changer de registre dans les deux et trois années à venir», argumente le président du CRT.
En effet, pas moins d’une vingtaine d’hôtels ouvriront leurs portes. Ce sont des projets déjà en cours qui devront créer quelque 110.000 emplois. Et en tablant sur un taux d’occupation moyen de 60%, pour la même durée moyenne de séjour, ils devront générer près de 10 milliards de dirhams de recettes annuelles supplémentaires. Marrakech est en passe de devenir la première destination touristique en Afrique de par sa capacité et ses ambitions de croissance. A long terme, c’est-à-dire à l’horizon 2020, elle devra caracoler en tête des premières destinations des Européens en dehors de l’Europe.
La feuille de route de la promotion de Marrakech a identifié plusieurs axes stratégiques pour atteindre cette croissance. Pour tenir le cap, il faudra investir dans l’environnement, l’Internet et confirmer le positionnement «Authenticité et culture vivante» de la région. Cela implique une amélioration du produit que ce soit au niveau de l’environnement ou encore au niveau de la qualité des prestations et demande une plus grande coordination des parties concernées (professionnels, associations locales et autorités). Ainsi, plusieurs points devraient être revus et corrigés dans la ville comme la circulation, les voisinages des monuments et des sites touristiques…
L’aérien est l’un des axes les plus prioritaires selon les professionnels de la ville, l’objectif étant d’équilibrer entre les low-cost, les vols classiques et les charters. Actuellement, Marrakech est desservie par 172 vols en low-cost, 14 lignes classiques directes, 7 via le hub de Casablanca et 42 vols charters. Depuis 5 ans, seuls les low-cost continuent leur développement à l’aéroport Marrakech-Menara. Leurs clients ne sont par ceux des grandes enseignes qui ouvrent leurs portes à Marrakech. Les opérateurs touristiques locaux ne cessent de le réclamer: la ville a besoin d’une véritable stratégie de conquête pour faire venir (et faire revenir) les grandes compagnies classiques. Le plan opérationnel aujourd’hui l’inscrit parmi ses priorités : accorder des avantages pour les compagnies opérant sur de nouveaux axes.
Enfin, Marrakech devra désormais miser sérieusement sur les ventes en ligne avec une meilleure visibilité sur le web. Une première expérience d’un site spécial a déjà été mise en place . Par ailleurs, des partenariats avec les 5 plus grands sites web à l’instar de Booking, Expedia… et ce, dans les 5 marchés cibles de la ville,  sont en cours de négociation.

La ville a déjà démarré un plan de communication qui s’étale sur 3 mois sur le premier marché émetteur, la France. L’opération va être reconduite sur les autres marchés cibles (Royaume-Uni, Benelux, Espagne, Italie et Allemagne). Ce plan comprend une double campagne à travers d’abord l’habillage des vitrines des agences de voyages dans plusieurs quartiers et une présence dans les foyers de ces pays émetteurs via des pubs TV et radio.