Les indicateurs du tourisme tunisien affichent depuis le début de l’année  des progressions  qui tranchent avec la conjoncture mondiale. Entre le 1er  janvier et le 20 juillet de  2009, les entrées touristiques ont évolué de 1% en comparaison avec la même période de l’année écoulée, selon un bilan établi par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). Cette hausse provient essentiellement d’une augmentation du nombre des touristes maghrébins de l’ordre de 14% par rapport à la même période de 2008 qui a largement compensé une régression de 7% des touristes européens.
Le nombre des Libyens s’est en effet accru de 160 mille alors que celui des algériens a connu une augmentation de 40 mille jusqu’au 20 juillet.
Sur les marchés stratégiques pour la destination Tunisie, des baisses ont été enregistrés. Elles ont atteint  -2,7%  pour la France, -5% pour l’Allemagne et -12% pour l’Italie. Ce dernier pays devrait, toutefois,  améliorer son score d’ici la fin de la haute saison. Mais les plus grandes baisses ont été relevées sur le marché de russe (-18000), tchèque (-7000) et hongrois (-11000).
Au niveau des régions, Tabarka, Tunis-Carthage  (+1%)  ont su garder la tête hors de l’eau alors que la ville de Kairouan, désignée capitale de la culture islamique pour 2009, s’est accaparée la première marche du podium des régions les plus fréquentées par les touristes grâce à une hausse de 13%. La quasi-totalité des stations balnéaires du centre est du sud -est ont toutes enregistré des baisses : Djerba (-8%), Sousse (-7%) Mahdia (-9%), Hammamet-Nabeul (-9%),  Yasmine Hammamet (-6%)
Les recettes du secteur ont, de leur côté, enregistré une hausse de 4% en dinars et de 2% en euro. Seule ombre au tableau: les nuitées ont enregistré une baisse de 4,3%, qui s’explique essentiellement par  l’engouement des touristes originaires des autres pays du Maghreb pour d’autres modes d’hébergement comme la location de villas pieds dans l’eau.
Globalement, le tourisme tunisien tire, donc, son épingle du jeu.  Au niveau des autres destinations du  bassin méditerranéen, les tendances de la fréquentation touristique  sont, en effet,  à la baisse. Malgré une hausse de 10% des visiteurs au 30 juin, qui s’explique essentiellement par l’évolution des  entrées des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le Maroc affiche une baisse de 16% des recettes. Pour pouvoir résister à la crise le royaume a, semble-t-il, vendu ses charmes à prix cassés. L’Egypte et la Turquie, affichent, quant à eux, des baisses de l’ordre des 15% tous paramètres confondus.
Bien qu’un trou d’air reste encore possible pour la Tunisie durant le  mois de ramadan, qui tombera cette année en pleine saison estivale, le ministère du tourisme s’attend à une croissance positive des entrées touristiques  sur toute l’année 2009. Une belle performance au regard des prévisions de l'Organisation Mondiale du tourisme (OMT), qui tablent sur une croissance négative de 2%  l’industrie mondiale du tourisme et des voyages le tourisme en 2009. La recette de cette croissance soutenue de la destination Tunisie? Elle réside tout d’abord dans les atouts du pays, à savoir la proximité géographique des principaux réservoirs de touristes vers la destination, en l’occurrence la Libye, l’Algérie et l’Europe, mais surtout dans des prix défiant toute concurrence.