Sur un total de 270 mille de bateaux qui sillonnent les mers chaque année, 2.500 seulement échouent dans les sept ports de plaisance tunisiens. C’est le tableau qu’ont brossé les participants à une table ronde sur «e tourisme de plaisance» organisée le mardi 21 juillet, par le magazine «Tourisme info». Le tableau est d’autant plus peu flatteur que l’intérêt pour cette branche du tourisme de luxe ne date pas d’hier. Une étude sur le secteur avait été menée effectué en 1975 par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). Une journée consacrée au tourisme de plaisance a été même célébrée en 1989. Depuis, le secteur semble avoir été relégué au rang de parent pauvre. «L’activité est en berne malgré un fort potentiel et des atouts indéniables de la destination Tunisie», a martelé Afif Kchok, directeur de Tourisme Infos. Un avis partagé par tous les participants à la table ronde qui ont unanimement pointé du doigt un « archaïsme chronique » au niveau des procédures administratives et réglementaires relatives au tourisme de plaisance. « Le plus grand frein au développement du tourisme de plaisance en Tunisie reste les formalités et procédures administratives d’entrée et de sortie du territoire et même du déplacement tout au long des côtes du pays, d’un port à un autre », a déclaré Ahmed Moôtamri, directeur du port de plaisance de Yasmine-Hammamet. Et de renchérir : «Pour entrer dans un port européen, un plaisancier met 45 secondes. Chez nous, le temps nécessaire pour l’accostage peut durer de longues heures, ce qui décourage les plaisanciers».
Selon M. Moôtamri, les plaisanciers se trouvent également souvent découragés par une multitude de formulaires à remplir.
Des diverses formalités draconiennes concernent également les candidats à l’achat des bateaux de plaisances. Ces derniers doivent en effet faire l’objet au préalable d’une enquête policière longue ennuyeuse. Cette réalité a contraint M. Hédi Gharbi, gérant de la société internationale des sports nautiques et vice-président de la Chambre syndicale des industries nautiques, à placer la clef sous la porte. «J’ai dû arrêter la fabrication des bateaux de plaisance à cause de l’enquête policière qui dure de long mois, au bout desquels il n’est pas certain que son futur client plaisancier aura son autorisation d’acquisition du bateau», a-t-il précisé.
Les participants à la table ronde ont néanmoins noté ces derniers temps une certaine prise de conscience de la part des professionnels quant à l’importance d’aplanir toutes ces difficultés d’autant plus que le tourisme de plaisance constitue une activité qui génère un chiffre d’affaires annuel estimé à 60 millions de dinars et fournie de 2000 emplois actuellement. En témoigne la création d’une Chambre syndicale des industries nautiques au sein de l’UTICA. Une structure qui a fort à faire pour développer un créneau, dont le chiffred’affaires peut facilement être multiplié par trois ou quatre d’ici cinq ans.