Réunis le 30 mai en assemblée générale élective, les agents de voyages  tunisiens ont dénoncé  la prolifération des intrus à la profession qui grignotent  leurs parts de marché et portent atteinte à l’image de marque du tourisme tunisien. En dépit du caractère purement électoral de la réunion, les  professionnels du secteur ont saisi cette «occasion inespérée»  pour éclairer la lanterne sur les maux qui rongent la profession. Le président de cette structure regroupant 90% des agences de voyages tunisiennes, M. Taher Sayhi, a d’emblée donné le ton  en déclarant que le secteur souffre d’une concurrence déloyale très préjudiciable aux agences  ayant pignon sur rue, mais aussi à l’ensemble des maillons de la chaîne de l’activité touristique. « Nous appelons tous les intervenants à lutter contre les intrus à la profession qui s’adonnent à des activités légalement du ressort des agences de voyages, sans avoir à supporter les frais, les obligations et les charges aux quels nous sommes soumis», a-t-il martelé, en présence de M. Khélil Laâjimi, ministre du Tourisme.

Le président de la FTAV a fait savoir que le secteur est particulièrement menacé à cause des « beznassas», qui s’improvisent guides touristiques sans qualifications ou maîtrise des langues étrangères. «Ce fléau qui semble s’accroitre au fil des années risque de nuire à l’image de notre tourisme », a-t-il ajouté, appelant le ministère du tourisme à intensifier le contrôle des circuits touristiques, notamment dans les boutiques de l’artisanat. Les intervenants dans le cadre du débat général sur le rapport moral de la FTAV ont également pointé un doigt accusateur vers les grands taxis touristiques qui opèrent en dehors des conventions conclues avec les agences de voyages ainsi que vers certaines sociétés de services non agrées pour assurer le transport ou encore les excursions pour les touristes locaux et étrangers. «  De par leur manque de professionnalisme et d’éthique du métier, ces intrus seraient à l’origine du faible taux de retour des touristes en Tunisie », ont plaidé plusieurs intervenants.

D’autre part, le rapport moral de la FTAV a mis l’accent sur la nécessité d’alléger la fiscalité sur les services offerts par les agences de voyage. Il d’agit notamment de l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les billets de transport international et de la réduction de la retenue à la source passé en quelques années de 5 à 15%.
Sur un autre plan, le rapport note que plusieurs compagnies aériennes opérant en Tunisie tardent encore à adopter le système de frais de services en remplacement du commissionnement en matière de rémunération des agences de voyages, ce qui a causé une certaine perturbation sur le marché.

Les diverses  doléances des professionnels ont trouvé une oreille attentive auprès du ministre du Tourisme, le quel a promis de serrer davantage le vis en matière de contrôle de toutes les prestations touristiques.