A l’exception d’Ettakatol et, à un degré moindre, du Parti Démocrate progressiste, les partis politiques tunisiens se sont limités à formuler dans leurs programmes des propositions sommaires pour développer l’activité touristique souffrant aussi bien de maux structurels et conjoncturels.
C’est ce qu’a révélé le forum «Quel Avenir pour le Tourisme» organisé mardi par le magazine «Tourisme Info ». La plupart des 111 partis que compte désormais la scène politique tunisienne ont dépêché des seconds couteaux à la manifestation. Ces représentants n’ont pas globalement brillé par leurs idées, évoquant pêle-mêle des réformes relevant du déjà vu et du déjà entendu. Seules exceptions, les points figurant dans le programme du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou Ettakatol) et du Parti Démocrate Progressiste.
Ettakatol qui avait, précisions le, consulté des experts et des professionnels du secteur (voir notre article: Tunisie: la révolution touristique telle que proposée par Ettakatol ) présente un programme dédié au secteur du tourisme qui se décline en deux grands chapitres : des réformes à court terme et d’autres à moyen et long terme.
Les réformes à court terme se résument à l’ouverture de l’espace aérien , qui permettra d’augmenter le nombre de visiteurs grâce au développement des séjours courts (weekend breaks) et des vols low-cost, à l’assainissement des secteurs hôtelier, à la modernisation de la communication et l’adoption de normes qualité plus draconiennes.
La stratégie à long terme proposée par Ettakatol prévoit notamment la régionalisation du produit , avec l’émergence progressive de destinations haut de gamme et le développement de nouvelles niches ( tourisme médicalisé pour 3ème âge, Tourisme d’affaires Tourisme sportif , maisons d’hôtes, Aventure , circuits, Tourisme nature, culturel, loisirs…etc)
Pour sa part, le PDP propose, quant à lui, la mise en place d’un fonds spécial destiné au traitement de l’endettement du secteur hôtelier et la recapitalisation des unités hôtelières, le développement du tourisme écologique et l’augmentation du budget de la communication à travers l’instauration de taxes sur les sièges vendus par les compagnies aériennes et les entrées touristiques.
D’autres représentants de partis, dont ceux d’Ennahda, du parti de l’indépendance et du Parti pour le Progrès ont appelé à l’amélioration de la qualité de la formation touristique à la réorganisation institutionnelle du secteur et à la vente des unités touristiques endettées aux banques.
Lors du débat sur le premier thème du forum, à savoir « Quelle stratégie pour le tourisme» et durant lequel l’étude stratégique relative au développement du tourisme tunisien à l’horizon 2016 servi de base à la discussion, l’accent a été mis sur l’absence d’une véritable volonté politique de réformer le secteur du tourisme qui connaît des difficultés structurelles et conjoncturelles bien avant la Révolution du 14 janvier 2011.
M. Taieb H’chaichi, expert en tourisme, a estimé que l'étude stratégique du tourisme tunisien, à l'horizon 2016, présentée en octobre 2010, a constitué un outil fondamental pour la refonte du secteur, mais doit toutefois répondre aux besoins de la nouvelle Tunisie. Plusieurs intervenants ont passé en revue les problèmes du secteur se contentant de tirer à boulets rouges sur l’actuel ministre du Tourisme Mehdi Houas, qu’ils ont accusé d’avoir dilapidé beaucoup d’argent pour rien.
WAK