Les principales destinations touristiques mondiales continuent à renforcer leurs mesures de surveillance en réaction à la mise en garde contre le "potentiel pandémique" de la grippe porcine lancée par l’organisation mondiale de la santé (OMS). De Paris au Caire en passant par Tunis, Rabat et Madrid et bien d’autres villes touristiques, les autorités ont mis en place des mécanismes de veille sanitaire. Des équipes médicales et des équipements ont été fortement déployés aux ports et aux aéroports pour renforcer le dépistage des passagers à l'arrivée, suite aux recommandations de l'OMS qui a averti qu'aucun pays n'était à l'abri du virus.
C’est que les secteurs du tourisme et du transport aériens risquent de pâtir lourdement des effets d’une propagation à large échelle de ce nouveau fléau, qui se greffe à l’impact négatif avéré de la déprime de l’économie mondiale mise à genoux par la pire crise économique et financière depuis le choc de 1929. Premier symptôme d’un recul attendu de ces deux secteurs : les valeurs boursières liées à l’industrie des voyages et des loisirs dévalent partout, entraînant certaines places financières à clôturer en baisse. A titre d’exemple, la bourse de Paris, Air-France KLM et Accor continuent à dévisser à vive allure sous l’effet d’une craintes de limitation des voyages aux pays touchés par le virus HN1.
Au sud de la Méditerranée, région épargnée par la maladie à l’heure actuelle, L’Egypte a déjà décidé d’abattre la totalité de son cheptel porcin. D’autres pays comme la Turquie, le Maroc axent leurs efforts sur la surveillance des points de passage frontaliers et la constitution de stocks importants de médicaments efficaces contre le virus.
En Tunisie, les autorités ont déjà activé un comité de veille sanitaire pour suivre l'évolution de la grippe porcine mis en place un numéro vert pour renseigner par téléphone sur la maladie. Parallèlement, des battues de sangliers ont été organisées alors que le ministère de l'Agriculture mettait en place un "plan d'action" contre la grippe porcine prévoyant entre autres des battues "administratives" contre les sangliers. Ce plan interdit aussi l'importation du porc et intensifie les contrôles vétérinaires aux postes frontaliers, dans les élevages, les réserves et les parcs nationaux. Les éleveurs sont sommés de signaler les cas de maladies animales puisque la Tunisie compte trois élevages de porcs, en tout quelque 600 bêtes pour une production de 600 tonnes réservées aux besoins du secteur touristique, la consommation de la viande de porc étant interdite aux musulmans.
Partie du Mexique, la grippe porcine aurait déjà fait plus de 150 morts dans ce pays et des cas humains non mortels ont été diagnostiqués aux Etats-Unis, au Canada, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Israël et en Nouvelle-Zélande.