La nouvelle fédération des métiers du tourisme devrait voir le jour avant la fin de l’année mais pour le président du BAR, l’association des transporteurs on line à Paris, une telle fédération pourrait être contre-productive, voire accusée d’entente dans certains cas.
Jean-Pierre Sauvage : "Créer une fédération peut avoir du sens mais réunir des métiers différents sous une même structure, cela mérite d’y réfléchir.
Les agents de voyages et les transporteurs dépendent d’un positionnement juridique différent. La loi du 13 juillet 1992 revue et corrigée par Novelli est très éloignée de la problématique du transport aérien.
Les transporteurs répondent à une loi supranationale, la Convention de Montréal 1996 définie par l’OACI, qui est le gouvernement du transport aérien mondial.
Cette convention a été ratifiée par tous les états. Et, les transporteurs sont très attachés à l’application et l’interprétation de la Convention de Montréal.
Et si l’on considère le seul périmètre franco-français, nos tutelles sont différentes. Le tourisme dépend de Bercy alors que les transporteurs dépendent de l’aviation civile attachée au ministère des Transports.
Or, il me semble qu’il est difficile de faire vivre sous le même toit des entreprises dépendant de tutelles différentes.
Par ailleurs, les compagnies aériennes n’ont pas seulement une clientèle Tourisme. La plus grande partie de leurs revenus provient de la clientèle Affaires."
Jean-Pierre Sauvage : "C’est en effet une réflexion à mener. Mettre tout le monde sous une même représentation peut être dangereux. Les membres pourraient être tentés d’orienter la discussion sur certains sujets commerciaux.
Et puis, il faut analyser les conséquences d’un mélange des genres car les agents de voyages ont le statut de mandataires vis-à -vis des transporteurs.
Qu’est-ce que cela implique dans le cadre d’une structure commune ? Cela mérite qu’on mène l’analyse jusqu’au bout."
Jean-Pierre Sauvage : "La FNAM est l’association qui regroupe les transporteurs français, le BAR a une vue supranationale.
C’est exactement, le même schéma pour notre position vis-à -vis du futur médiateur du tourisme. Pour nous, le médiateur naturel vis-à -vis des consommateurs, c’est la DGAC.
Un service de six personnes gèrent les milliers de plaintes qui arrivent annuellement à la DGAC et qui se soldent au final par une trentaine de cas litigieux qui vont jusqu’aux tribunaux.
Alors créer un médiateur du tourisme, pourquoi pas. Mais il faut savoir que les sièges internationaux des compagnies aériennes ne se soumettront pas aux décisions d’un médiateur franco-français du tourisme.
Pour l’instant, le BAR qui tient à ses spécificités, va donc garder une position d’observateur vis-à -vis de la future fédération des métiers du tourisme et, vous l’avez compris, il s’interroge sur l’utilité d’un futur médiateur du tourisme."
TourMaG.com - Avez-vous été approchés pour adhérer à la fédération ?
Jean-Pierre Sauvage : Non, nous n’avons pas eu de sollicitation formelle. Cela n’empêche pas les échanges informels…"
source: TourMag