Depuis environ 2 ans, les producteurs ont trouvé un nouveau canal de vente : les assureurs et mutuelles en tous genres qui pratiquent des rabais de l'ordre de 9% à leurs adhérents par rapport au prix qu'ils peuvent trouver en agence. Les ventes sont gérées directement par les TO grâce à des lignes dédiées. Une concurrence que les distributeurs jugent de plus en plus insupportable et qui remet en cause leur business model. TourMaG.com s'est procuré le courrier (en PJ) signé par la quasi totalité des réseaux (TourCom excepté).
Voilà le leitmotiv du Collectif de réseaux qui vient d'adresser dernièrement un courrier aux tour opérateurs.
Un collectif regroupant la quasi totalité des réseaux (*), grande distribution et agences en ligne comprises) ce qui témoigne de l'importance accordée par les Distributeurs à l'affaire.
C'est qu'il y a urgence à agir. La vente de voyages par correspondance (on peut l'appeler ainsi), pratiquée par des organismes d'assurance tels la Macif, risque de chambouler rapidement la donne actuelle.
De plus en plus de dossiers échappent aux agences traditionnelles, incapables de s'aligner face à de tels rabais.
"Je perds chaque semaine entre 2 et 3 dossiers significatifs, en raison de cette concurrence, explique un agent de voyages. Demain je ne le saurai peut-être même pas parce que les clients ne se déplaceront plus..."
Que faire ? "Nous voulons que ces organismes qui contribuent à la vente de voyages, soient assujettis aux mêmes droits et aux mêmes devoirs. C'est prévu dans la loi. Les assurances et autres mutuelles doivent s'immatriculer pour vendre du voyage..."
Pour faire plier Producteurs et Mutuelles, les Distributeurs ont deux solutions : faire pression sur les premiers en brandissant la menace d'un boycott de leurs ventes et agir en justice contre les seconds, compte tenu du caractère para-commercial de la démarche...
Quelles sont les chances d'aboutir ? Le combat est de taille.
Au niveau des négos et d'un boycott potentiel, il suppose une solidarité sans faille de la part du Collectif. Que l'un d'eux vienne à plier et c'est le fragile édifice qui s'écroule.
Si l'ensemble tient la route, les Producteurs risquent de jeter l'éponge car la marge escomptée par la vente directe ne sera pas suffisante face aux pertes éventuelles. De leur côté, les Mutuelles et autres assurances n'ont pas forcément envie de créer des agences de voyages en leur sein...
Juridiquement, c'est au Snav (tiens, on l'a pas encore entendu ?), de s'emparer du dossier et de dénoncer la situation actuelle. Voilà un beau et noble combat qui redorerait certainement les lettres de noblesse de notre Syndicat et lui gagnerait de nombreux adhérents (et cotisations), dont il a grand besoin, n'est-ce pas ?
Affaire à suivre...
Morceaux choisis : "Vous recourez (ainsi) sciemment pour la distribution de vos voyages à des intermédiaires qui ne remplissent aucune des conditions exigées par la loi..."
"Vos intermédiaires n'ont souscrit aucune garantie financière..."
"Nous entreprises pâtissent (en outre) sérieusement de la concurrence déloyale préjudiciable ainsi exercée par vos "nouveaux distributeurs"...
"Nous vous demandons dès lors de cesser ce type d'entrave à la loi..."
"Nous espérons (...) que vous allez pouvoir nous proposer une solution rapidement pour éviter une action contentieuse..."
source: TourMag