La crise économique, la cherté particulière du kérosène à Mayotte, le dossier de défiscalisation refusé : autant d’éléments qui viennent contrarier le lancement du vol direct d’Air Austral entre Paris et Mayotte. Mais la compagnie ne renonce pas et compte séduire une partie du potentiel de 9 000 passagers par la rapidité du trajet.
Le business plan initial intégrait en effet deux éléments essentiels qui auraient du permettre de proposer une gamme tarifaire très compétitive.
Le nouvel appareil est, en effet, moins gourmand en carburant. Mais le carburant à Mayotte est 55% plus élevé qu’à Paris et les pétroliers comme l’administration ne sont pas prêts à faire des concessions sur les prix.
Par ailleurs, Air Austral comptait sur une défiscalisation portant sur la moitié du prix d’achat de l’appareil. Or, le dossier a été refusé par les autorités de tutelle.
" Le seul avantage du vol direct c’est qu’un aller-retour se fera en 19h30 pour 32 heures sur la liaison via la Réunion ", indique Gérard Ethève.
Tout ceci dans un contexte de concurrence très vive où la clientèle communautaire est particulièrement attentive au tarif. Et le patron d'Air Austral de souligner que "dans le transport aérien, chaque fois que les coûts montent, les prix des billets baissent..."
Air Austral compte évidemment sur une clientèle Affaires, et sur les représentants de l’administration française, voire les hommes politiques qui préfèreront le vol direct mais leurs contributions ne suffiront pas à atteindre le point mort d’exploitation.
La compagnie prévoit donc de réduire son programme de vols sans fermeture de ligne mais avec des suppressions de fréquences. Un programme qui pourrait être réalisé avec cinq appareils dédiés au long courrier au lieu de six actuellement.
Gérard Ethève envisage donc de louer ou de vendre un B-777-200 ER pour ne garder, à partir d’avril 2012 que trois B-777-300 et deux B-777-200 LR.
Quant à la commande de l’A 380 d’une densité de 818 sièges en mono cabine, pour une activité parallèle à celle d’Air Austral, sa livraison est maintenue pour 2014.
"La société est créée, le capital en cours de constitution intégrera Air Austral pour 30% des parts, les collectivités réunionnaises à travers la Sematra pour 25% des parts et des institutionnels français et autres pour le reste du tour de table", indique Gérard Ethève.
L’appareil volera entre la métropole et la Réunion mais également sur l’axe Antilles, "en coopération avec certains transporteurs". Le partenaire le plus logique étant Air Caraïbes…
source: TourMag