La nouvelle mamelle nourricière du Nil vient d’être touchée de plein fouet. Alors que la « planète tourisme»  était réunie à Milan pour la Bourse Internationale du tourisme (BIT), les Djihadistes ont de nouveau frappé, dimanche dernier,  l’Egypte là où ça fait le plus mal. Hasard du calendrier ou fruit d’une préméditation diabolique? Loin s’en faut. Les pharaons tremblent désormais pour leur tourisme.

C'est dans l'emblématique Khan al-Khalili, où affluent immanquablement les touristes pour y acheter des souvenirs, que l'attentat a frappé une cinquantaine d'adolescents français. Une adolescente de 17 ans a trouvé la mort dans l'explosion de l'engin artisanal placé selon la police sous un banc de pierre, et 25 autres touristes, surtout des jeunes Français, ont été blessés. Dans un pays où le tourisme constitue la nourricière du pays, avec 11 milliards de dollars pour l'année fiscale 2008, soit 11,1% du PNB, et 12,6%  des emplois un tel acte place l’Egypte sur la tangente. Les tour-opérateurs ne feront preuve d’aucune solidarité avec un pays blessé.
Au contraire. Tout porte à croire qu’ils profiteront-ils de la situation pour renégocier leurs marges avec les voyagistes et réceptionnistes égyptiens comme  ce fut le cas  lors des précédents attentas qui ont ébranlé ce même pays. Le pays n’est pas en effet à sa première découverte du visage laid du terrorisme. De 2004 à 2006, les grandes cités balnéaires du Sinaï, Charm el-Cheikh, Taba et Dahab avaient aussi été le théâtre d'attentats sanglants orchestrés par un groupe islamiste, qui avaient fait au total quelque 130 morts.

L’Egypte avait réalisé, en 2008, une année historique, enregistrant 12,8 millions de visiteurs et 129 millions de nuitées, soit respectivement une augmentation de 15% et de 16% par rapport à 2007 qui était déjà une année record. Par rapport à 2000, le nombre de touristes a triplé et l'an dernier 1,8 million de Russes sont venus se faire bronzer sur les bords de la mer Rouge, devant 1,2 million d'Allemands ou de Britanniques, un million d'Italiens ou 600.000 Français.


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