L’année 2008 a été celle de tous les records pour la destination Tunisie. Ce pays d’Afrique du Nord aux portes de l’Europe a reçu 7,048 millions de touristes et engrangé  des recettes de 3.33 milliards de dinars au cours de l’année écoulé, selon un bilan officiel.
Par rapport à 2007, le nombre des visiteurs a augmenté de 4,2% alors que les revenus en devises générées par l’activité touristique ont enregistré une croissance de plus de 10%.

Les nuitées ont atteint 38,023 millions,  soit une augmentation de 0,7%. Le taux moyen d’occupation à 52,8 % en 2008 contre 51,% une année auparavant.

Pour la deuxième année consécutive, les Libyens viennent en tête des visiteurs avec 1,76 6 millions (+14,4%), suivis par les Français (1,395 millions, +4,5%) et les Algériens (968,49 milles, -1,2).  Les Allemands occupent la quatrième position avec 521,51 mille visiteurs (+1,5%), talonnés par les Italiens (444,54 milles, +0,01%) et les Britanniques (254,92 milles, -18,5%), les Polonais (207,53 milles, +39%), les Belges (169,06 milles, +1%) et les Russes (160,51 milles, +14,1%).

Les plus importantes hausses ont concerné les marchés polonais (+39,6%),  turc (33,7%),  mauritanien (25,2%),  américain (19,16%),  et portugais (17%). Les plus fortes baisses ont été enregistrées  sur les marchés britannique (-18,5%), autrichien (- 18,3%, 72,86 mille), tchèque (-18,1%, 125, 57 milles) et espagnol (-17,7%, 104,78 milles).

Sur le marché britannique, la baisse s’explique notamment par des facteurs structurels découlant notamment des profondes  mutations que connaît la structure des tour-opérateurs dans ce pays. Ces derniers se sont affaiblis face au packaging dynamique sur internet favorisé par l’explosion du transport aérien low-cost. A cela s’ajoute bien évidemment la faiblesse du budget promotionnel de la Tunisie par rapport à ceux du Maroc et de la Turquie par exemple.

Sur le marché autrichien, la baisse trouve sa raison plutôt dans des facteurs conjoncturels, les autorités autrichiennes imposant des  autorisations obligatoires de circulation à ses ressortissants désireux de se rendre au Maghreb suite au rapt, début 2008, de deux de ses citoyens pastiquant du treckking indépendant dans le désert par l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique.  Pour remonter la pente sur ce marché, l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) a signé récemment avec l’association autrichienne des retraités une convention prévoyant le séjour en Tunisie de 10.000 séniors par an.  La dégringolade du marché espagnol s’explique, quant à elle, par l’érosion du pouvoir d’achat des espagnols et l’explosion du chômage dans le pays, des facteurs qui ont incité beaucoup d’espagnols à partir de moins en moins à l’étranger.

La baisse enregistrée sur le marché tchèque est notamment due au x problèmes de dispositif aérien , le transporteur national ayant mis le paquet sur la Pologne, où les tarifs sont plus rémunérateurs.

En dépit de ces baisses enregistrées dans plusieurs pays du vieux continent, les européens (4,106 millions de touristes, + 1,4%) restent  les premiers clients de la Tunisie grâce notamment au bon comportement du marché Français ( la Tunisie est la destination la plus vendue en France au grand bonheur des TO)  et des marchés de l’Europe de l’est. Il ne faut pas également oublier que le marché allemand qui commence à reprendre des couleurs après plusieurs années de baisse.

Les marchés maghrébins (2,77 millions)  ont, par ailleurs, enregistré une croissance de 8,4%, boosté notamment par l’engouement des Libyens pour la Tunisie.

Pour 2009, la visibilité est très réduite mais la Tunisie semble avoir toutes les chances à garder la tête hors de l’eau. C’est que la destination devrait continuer à surfer ses prix intéressants et sa proximité de l’Europe. Des facteurs déterminants en temps de périodes de forte pression sur le pouvoir d’achat….