Lors de la discussion du projet de la loi de fiances 2009 à la Chambre des  députés, les élus du peuple ont voté pour le retrait de deux articles ayant trait à l’introduction de taxes supplémentaires dans le secteur touristique. L’une de ces taxes prévoit le paiement de un dinar (0,56 euro)  par nuitée pour chaque touriste qui visite la Tunisie. Elle est destinée à alimenter le fonds de développement de la compétitivité touristique et à augmenter, ainsi, le budget promotionnel du tourisme tunisien. Les autres dispositions des deux articles de loi retirés  concernent les agences de voyages (augmentation de la taxe par siège de 1,7 à 3, 4 dinars) et les hôteliers (augmentation de la taxe  versé au fonds de développement de la compétitivité touristique de 0 ,5% à 1% du chiffre d’affaires, augmentation de la TVA de 10 à 12%).

Selon les députés de la nation, le ministère du tourisme aurait proposé les deux articles sans concertation avec les professionnels et sans prendre en considération les grandes charges auxquelles ils font face et le probable impact négatif de la crise financière sur leurs activités.

Les édiles argumentent le retrait par le fait que les taxes concernant les hôteliers et les agences de voyages pourraient enfoncer davantage le couteau dans la plaie déjà saignante des revenus  des professionnels, lesquels ne devraient pas espérer réaliser des bénéfices en 2009, selon Mohamed Belaâjouza,   de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH).
Le retrait de la taxe sur les entrées touristiques qui devient insignifiante une fois exprimée en euro (la durée moyenne de séjour étant de 7 jours) a été toutefois décrié par les professionnels et les décideurs. D’autant plus que la destination se vend déjà à des prix très bas et qu’’il est aujourd’hui un secret de polichinelle que le budget alloué à la promotion de la destination est dérisoire. Ce budget est fixé à 37 millions de dinars, soit à peine le prix de deux spots télévisés sur les chaines à forte audience. A titre de comparaison, les budgets promotionnels de la Turquie, du Maroc et de l’Egypte dépassent les 100 millions d’euros.

Maintenant que la décision a été prise,  c’est le trésor public qui supportera seul toute augmentation du budget promotionnel destinée à accroître la visibilité de la Tunisie sur les principaux marchés émetteurs par ces temps de tension sur le budget de l’Etat tunisien et de pouvoir d’achat un peu partout dans le monde.

Ainsi, il paraît que les députés n’auraient pas vu juste, du moins en ce qui concerne la taxe sur le séjour, car une poignée d’euros de plus n’est pas en mesure de dissuader les touristes de visiter la Tunisie. Cette même poignée d’euros aurait pu, une fois multiplié par sept millions de touristes, augmenter sensiblement le budget consacré  à la promotion de la destination. Ce n’est pas bonnet blanc et blanc bonnet. A bon entendeur…