Le programme de mise à niveau des établissements hôteliers commence à se généraliser à l’ensemble du parc hôtelier tunisien. Après une phase pilote qui a touché 48 unités pour une enveloppe d’investissement de l’ordre de 136,4 millions de dinars, quelque 205 demandes d’adhésion au programme sont parvenues le bureau de la mise à niveau des établissements hôteliers au sein du ministère du tourisme. 141 demandes ont été approuvées et plus de 65 hôteliers ont déjà déposé leurs plans de mise à niveau. Les investissements prévus s’élèvent à 160 MD pour la seule mise à niveau. Quant aux primes qui seront allouées par l’Etat, elles devraient atteindre 7,1 MD.
Selon les données officielles, 75% des unités engagées dans la mise en œuvre des plans présentées ont entamé leur mise à niveau. Une vingtaine d’hôteliers ont réalisé plus de 50% de leurs plans après avoir bénéficié de primes étatiques de 150.000 dinars par unité.
Jusqu’ici aucune étude relative à l’impact de la phase ne pilote du programme de mise à niveau sur la rentabilité et la qualité des services n’a été réalisée.
D’après les professionnels du secteur, les investissements se sont majoritairement concentrés sur le béton (extension, rénovation…) aux dépens de la qualité des services. Le ministre du tourisme, Khélil Laâjimi, l’a d’ailleurs reconnu récemment au cours d’une table ronde sur le thème « comment faire face à la crise ? ». « Comment peut-on parler de qualité de services alors que les diplômés des écoles de formation touristiques recrutés se trouvent dans la rue au mois de septembre après six mois d’exercice dans un hôtel. Au lieu de rassurer le jeune diplômé dans sa carrière, la majorité des hôteliers offrent au jeune fraichement débarqués des contrats de six mois », a-t-il indiqué, regrettant un certain « manque de sérieux » des hôteliers. Dans une récente enquête réalisée par l‘office du Tourisme Tunisien (ONTT) la qualité des services vient d’ailleurs en tête des doléances des touristes tunisiens ayant séjourné en Tunisie.
Entamé en 2005, le programme de mise à niveau des établissements hôteliers constitue un impératif pour le tourisme tunisien. Ce secteur qui représente 6,5% du produit intérieur brut et constitue la première source de devises pour le pays est appelé à passer à un palier supérieur et de dépasser le cachet désuet du de la plage et du dromadaire dans le cadre d’une conjoncture internationale en mouvance, où la concurrence est le seul maître mot.