Longtemps considéré comme un matelas providentiel auquel on ne recourt qu’en périodes de vaches maigres pour amortir les chocs conjoncturels, le tourisme intérieur semble avoir retrouvé ses lettres de noblesse ces dernières années avec le lancement de plusieurs mécanismes appropriés. Il n’empêche qu’il y a toujours du pain sur la planche.
La part du marché intérieur dans les nuitées globales reste autour de 8% actuellement (à titre de comparaison en France le marché intérieur se taille une part de 40%). L’objectif de l’administration de tutelle est de porter ce taux à 15% grâce notamment à une stratégie visant à faire bénéficier les Tunisiens des mêmes prix et avantages offerts aux touristes étrangers.
Une campagne de promotion ciblant les autochtones sera en effet lancée du 10 au 16 décembre. Cette campagne dont le coût avoisine, selon le ministère du tourisme, les 150 mille dinars sera focalisée essentiellement sur le Sahara et les régions de Tabarka et Aïn Drahem.
Outre la Centrale Tunisienne de Réservation Hôtelière, née en 2006, grâce à une initiative de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage (FTAV) avec le concours du réseau Amadeus, un nouveau mécanisme de promotion du marché intérieur a vu le jour en 2007 : le ‘‘ Chèque tourisme ’’, lancé à l’initiative de la société tunisienne ‘‘ Tourism & Health in Tunisia ’’ (THT). Il s'agit d'une expérience déjà adoptée et réussie sous d'autres cieux dont la France en 1982, l'Autriche en 1998, l'Italie en 2001 et le Québec en 2003. C'est un chèque identique à ceux délivrés par les banques. Cependant, il présente une différence importante. En effet, le chèque vacances libellé en montants de 10, 25, 50 et 100 dinars tunisiens a l'avantage de permettre aux vacanciers de profiter des services hôteliers à des prix plus avantageux à condition de réserver suffisamment à l’avance. Mieux encore, il offre la possibilité d'être valable pendant deux années.
Ces nouveaux mécanismes ne manqueront pas de faire sortir le tourisme intérieur de la position de la cinquième roue de la charrette. Toutefois, il importe de prendre en considération les réflexes du Tunisien qui ne s’est pas habitué à planifier ses vacances à cause des contraintes budgétaires et à défaut d’une place de choix dans le paysage touristique local.