"La Tunisie n’a enregistré pour le moment aucune annulation pour l’arrière saison. Mais au-delà du mois de décembre, il existe un manque de visibilité. On ne connaît pas encore l’état de booking pour la saison 2009. Il est par contre certain que les gens deviennent frileux en Europe et un peu partout dans le monde. Il s’agit d’une crise de confiance liée à la baisse du pouvoir d’achat, au risque de perte d’emplois ou encore à une dépréciation du portefeuille boursier qui oblige les européens à reporter leurs dépenses de loisirs. On passe dès lors du early booking au last minute.

Il est vrai que les TO connaissent un mouvement fusion impressionnant qui fait d’eux des géants, réalisant des chiffres d’affaires colossaux (15 milliards d’euros), mais il n’en demeure pas moins, qu’il serait préférable que les professionnels ne tombent pas dans le piège du bradage, quitte à avoir moins d’entrées. Il vaudrait mieux, et c’est déjà le cas, agir en terme de rentabilité et rendement par nuitée plutôt que par l’indicateurs entrées et nombre de nuitées. Il serait mieux judicieux, justement pour une question de visibilité, de lancer les compagnes promotionnels au mois de février plutôt que janvier. Car, à son sens, il y aurait une confusion d’image, vue que l’ensemble des destinations concurrentes ‘engageront également dans leurs compagnes au même moment.
Reste que le budget alloué à la promotion de la destination est infime par rapport à d’autres destinations concurrentes. Pour citer les concurrents, le Maroc a allongé de 3,5 millions d’euros son budget pour des promotions, déjà engagées sur le marché français. L’Espagne vient d’injecter 400 millions d’euros pour soutenir son tourisme. Or, nous continuons à travailler selon nos capacités et d’attaquer les réseaux de vendeurs directement en invitant les voyagistes à tenir leurs congrès dans nos murs.

La Tunisie bénéficie tout d’abord de la proximité de l’Europe qui est une carte maîtresse vu que le long courrier serait fortement touché. Ensuite, la position concurrentielle de la Tunisie fait qu’elle offre un bon rapport qualité/prix. Notre politique de change a maintenu une parité réelle du dinar, contrairement à l’Egypte qui opère en dollars (celui-ci s’est déprécié de 25%) et à la Turquie qui connaît une inflation monstre augmentant terriblement les coûts des hôteliers. Aucune position concurrentielle ne peut se maintenir à long terme, sans un entretien permanent, un travail acharné et de longue haleine.

Au début des années 90, nous étions leader dans le bassin méditerranéen. C’est à ce moment là que nos concurrents ont commencé à étoffer leur offre. Mais depuis nous avons dormis sur nos lauriers. Il faudrait donc savoir anticiper. Car, la crise en dépit de tout, serait une opportunité pour la destination Tunisie et pour plusieurs raisons. Nous serons en effet bénéficiaires de l’effet de report sur d’autres destinations. Reste à savoir maintenir notre position à partir du deuxième semestre de 2009 quand la crise ne sera pas là. D’où l’importance de tirer vers le haut le niveau de la qualité des services. "

Lire aussi:
Mohamed Belaâjouza, président de la Fédération Tunisienne de l’hôtellerie: Les banques doivent prêter main forte aux hôteliers
Les effets de la crise se font d’ores et déjà ressentir. En 2009, les prix seront au plus bas. Les contrats pour l’année 2009 ont tous été signés à de ...

PRECEDENT
← Mohamed Belaâjouza, président de la...
SUIVANT
Création d’une cellule de veille face à →



  • Donia Hamouda
    Donia HamoudaCEO of Tourismag.com - Donia's passion for the tourism sector and robust entrepreneurial drive have pr...
  • Insaf Boughdiri
    Insaf BoughdiriJournaliste chevronnée avec une expérience de 18 ans dans la presse écrite, et plus de dix ...
  • Tahar Ayechi
    Tahar AyechiAprès une licence en sociologie obtenue à la Sorbonne, Tahar Ayachi a choisi de se consacrer au pa...
© 2005-2023 Tourismag | Technology by Dyxis - Cloud Provider