Le Directeur Général Accor Hospitality pour l’Égypte, Algérie et la  Tunisie, Thierry de Jaham, a annoncé au cours d’une  conférence de presse tenue  le 19 novembre  à l’hôtel Mercure El Mechtel à Tunis que ses unités hôtelières installées en Tunisie ont enregistré des pertes cumulées de 20 millions d’euros.

Selon lui, les pertes découlent notamment des revenus qui ne couvrent pas les investissements consentis qui s’élèvent à 60 millions d’euros. « Ce décalage est généré par les prix très bas proposés par la destination, des centaines de millions d’euros investis dans la formation des ressources humaines en plus de l’augmentation de la masse salariale et des cotisations sociales »,  assuré le responsable du leader  européen de l’hôtellerie et numéro un mondial des services aux entreprises et aux collectivités locales. Et de renchérir : « malgré ces résultats décevants, nous continuerons à investir dans la rénovation des hôtels que nous gérons et la construction de nouvelles unités. Bref, nous continuons à croire en la destination Tunisie ».

M. Jaham a également précise que le groupe Accor s’emploie désormais à « équilibrer » son offre en Tunisie, qui demeure encore basée sur les hôtels de loisirs, à travers le développement du segment incentive . Pour ce faire, le groupe  a déjà entamé la construction de deux nouveaux hôtels sur l’Avenue Mohamed V en plein centre de Tunis. Il s’agit du Novotel Mohamed VI (127 chambres) et de l’Ibis Mohamed V (125 chambres), dont l’ouverture est prévue pour le quatrième trimestre de 2010.

Abordant les faiblesses du produit touristique tunisien, le responsable du groupe français  a précisé que « la Tunisie est restée prisonnière de la politique de l’hôtel club et le soleil à l’heure où ses concurrents méditerranéens comme le Maroc et l’Egypte ont pris une certaine longueur d’avance en matière de diversification de leur produit touristique ». Dans ce même chapitre, il a indiqué que le pays « peut nettement mieux faire », regrettant au passage le fait que la libéralisation totale du ciel tarde à se concrétiser.

En ce qui concerne les répercussions de la crise financière mondiale sur son groupe, M. Jaham a précisé que la vision est plutôt bonne dans les quatre ou  cinq mois à venir en Tunisie, en Egypte et en Algérie sans omettre de préciser que les échos en provenance de l’Europe sont très négatifs.