Thomas Cook a obtenu, le 15 août 2011, le feu vert définitif de la Commission de la Concurrence britannique pour absorber plus de 400 points de vente et devenir le premier distributeur de voyages. En France, TUI Travel dit également vouloir renforcer son réseau d’agences. Les équilibres économiques en sont modifiés mais pas la relation / clients.
Bien sûr, chaque marché national a ses spécificités mais au global, l’agent de voyages n’est pas encore une espèce en voie de disparition.
Aux États-Unis, la révolution internet a rayé de la carte un tiers des points de vente, mais les survivantes se sont adaptées aux nouvelles donnes du marché et, aujourd’hui, elles résistent plutôt bien à la concurrence du net.
Et la vieille Europe suit le même modèle. Pour preuve, la fusion du réseau d’agences de voyages Thomas Cook (780 unités) avec ceux des entités Co-operative travel (360 points de vente) et Midlands Co-operative (100 points de vente) qui a obtenu un avis favorable de la Commission de la Concurrence britannique en juillet dernier, confirmé le 15 août par un accord définitif.
Soit un total de 1240 agences physiques contrôlées par Thomas Cook qui reversera, selon les termes de l’accord, un dividende de 10 millions de livres sterling au groupe Co-op et ce, pendant quatre ans. Autrement dit, un peu plus de 20 000 livres (23 000 euros) de bénéfices par point de vente. Une performance que d’aucuns jugeront modeste mais qui fera pâlir d’envie les autres….
Elle a également estimé que ce nouveau mouvement vers la consolidation de l’industrie touristique ne provoquerait pas une hausse importante des tarifs puisque les agences en ligne maintiennent une pression concurrentielle suffisante.
Manny Fontenla-Novoa, l' ex-Pdg de Thomas Cook y est allé de son petit commentaire dans la presse touristique britannique : « les points de vente restent un canal important de distribution pour la vente de forfaits et c’est un canal apprécié par les clients ».
C'est que le marché britannique s'est aperçu que les "differentiated travels", autrement dit, les voyages à la carte, de plus en plus populaires, généraient des marges nettement plus généreuses que les forfaits industriels même si ces voyages cousus main étaient surtout vendus en agences et non sur internet.
En comité d’entreprise extraordinaire, il a été expliqué que les deux réseaux d’agences Nouvelles Frontières et Marmara fusionneraient pour porter une enseigne aux deux dénominations. Et surtout, qu’après rationalisation, ce réseau serait appelé à se développer fortement…
Guy Raffour, le consultant qui analyse depuis plusieurs années le développement des ventes en ligne de voyages en arrive à la conclusion que le meilleur scénario pour les acteurs de l’industrie touristique est celui du multi canal. Car « si 35% des Français qui partent en vacances réservent en ligne, 65% passent toujours par un autre canal ».
Le baromètre de Raffour-Interractif estime le volume d’affaires de la vente en ligne tourisme à 9,5 milliards d’euros pour l’année 2010 alors que la vente en agence traditionnelle dépasserait les 12 milliards.
« Un site donne une image de modernité, facilite l’accès aux produits, mais le conseil de l’agence traditionnelle est irremplaçable. De surcroît, une partie de la clientèle se sent plus rassurée par la présence de points de vente physiques », estime Guy Raffour.
Bien sûr, dans ce scénario où les industriels cherchent à atteindre une certaine autarcie, il reste toujours aux réseaux volontaires la perspective de s’octroyer un producteur pour renforcer, eux aussi, le contrôle de leurs destins.
La vieille idée d’un rapprochement As Voyages / Fram, ce serait un beau mariage, non ? Avec Léa en demoiselle d’honneur vêtue d’une robe à la Pipa Middleton…On en reparlera à la rentrée...
source: TourMag