La chasse, un sport-roi qui compte des dizaines de millions d’adeptes dans le monde, est incontestablement le parent pauvre du tourisme tunisien. Selon les statistiques exhaustives du ministère de l’agriculture et des ressources hydrauliques,  ce créneau n’attire actuellement que quelques centaines de touristes Allemands, Français, Italiens, et du Golfe persique essentiellement.
Autant dire, un segment encore très marginal et marginalisé au niveau de l’offre touristique nationale. Quelques professionnels se sont aventurés dans ce domaine. Mais leurs actions souffrent d’un manque de promotion. Il convient notamment de saluer, à cet effet, le courage de Nabil Ben Abdallah  propriétaire de l’hôtel Raïhana, à Aïn Drahem. Cet hôtelier surnommé  « le prince du sanglier » jouit d’une excellente réputation sur le marché français. D’autant plus qu’il a chassé avec plusieurs ministres de François Mitterrand à Chambord, Marly et Rambouillet. Il attire par ses propres moyens des centaines de touristes européens chaque année.  
Les organisateurs du festival de la chasse à l’épervier à El Haouaria méritent également un petit coup de chapeau puisque cette manifestation commence à attirer des touristes européens et arabes qui viennent participer à un type très particulier de chasse.
Pourtant, la Tunisie ne manque pas d’atouts pour attirer des  dizaines de milliers de touristes férus de la chasse.
Malgré sa surface réduite, le pays au climat semi-aride abrite une faune sauvage très variée. On dénombre en effet environ 80 espèces de mammifères et 360 espèces d’oiseaux sédentaires et migrateurs. Une quarantaine d’espèces sont concernées par la chasse. Dans les montagnes Khoumeïrie  comme à Makther, Mellègue, Jendouba et sur les hauteurs du Kef, on traque plutôt le sanglier et le marcassin. Dans les régions agricoles du Nord-est et les plaines du centre la caille, le lièvre, la perdrix,  la grive,  et l’étourneau figurent parmi les principaux gibiers.
En Tunisie, la saison de la chasse est fixée par un arrêté du ministère de l’agriculture. Elle  s’étale traditionnellement du mois d’octobre jus’au mois d’août. Cela coïncide avec toute la basse saison et une partie de la haute saison.
Pourtant,  l’administration de tutelle ne fait presque rien pour promouvoir ce créneau qui attire une clientèle assez aisée composée majoritairement d’hommes d’affaires européens fortunés et de princes du pays du Golfe. D’où la nécessité de changer le fusil d’épaule pour faire de la chasse un produit à haute valeur ajoutée comme s’est le cas au Maroc, où plusieurs agences se sont spécialisées dans ce segment ces dernières années. A bon entendeur….