Tahiti Tourisme est toujours en sursis. Depuis le 30 juin 2011 et le dépôt du plan de redressement du gouvernement de Polynésie française auprès de l'Assemblée territoriale, le GIE Tahiti Tourisme attend toujours l'ouverture d'un débat sur son avenir. Si sa direction compte apporter une série de propositions, le gouvernement local aura le dernier mot. Bernard Bousquet, directeur du bureau à Paris nous éclaire sur la situation.
Bernard Bousquet : "Le plan de redressement dont il est question intervient dans le cadre d'un prêt entre le gouvernement de Polynésie française et l'Agence Française de Développement, d'environ 40 millions d'euros.
En guise de garantie, l'AFD prévoit dans le contrat un plan de redressement, (déposé le 30 juin 2011 devant l'Assemblée de Polynésie Française, ndlr), portant sur plusieurs entités, dont le GIE."
TourMaG.com - Quelles conséquences pourrait entrainer ce plan de redressement ?
B.B. : "Il y a plusieurs possibilités, dont la dissolution du GIE, préconisée par le rapport Bolliet, mais sans mesure en retour.
Sauf que le tourisme représente un enjeu capital pour Tahiti, car il est la première ressource du pays. Sa représentation à l'étranger est également un point crucial."
B.B. : "Le comité de direction peut faire des propositions, mais ce sont les gouvernements qui agissent, en l'occurrence le gouvernement local qui devra assumer la décision.
Nous attendons simplement que le sujet soit abordé à l'Assemblée territoriale, peut-être la semaine prochaine."
TourMaG.com - Dans un communiqué (lire ), la direction du GIE évoque la fermeture des 11 bureaux de représentation à l'international, qui seraient relayés par le secteur privé...
B.B. : "Il s'agit là d'un non-sens, puisqu'il n'y a pas 11 bureaux dans le monde. Par définition, un bureau sous-entend que les employés soient des salariés du GIE.
Or, il n'y a en a que 5 : Etats-Unis, Paris/Belgique, Australie/Nouvelle-Zélande, Japon et Chili. En Espagne, au Royaume-Uni, en Italie et en Allemagne, nous sommes représentés par des agences de communication, dont par le secteur privé."
B.B. : "Cette mesure servirait avant tout à alléger la structure du GIE. Mais, pardonnez mon langage, il reste à prouver que cela soit économiquement rentable.
En effet, je pense que le travail d'une agence privée serait différent d'un bureau qui consacre 100% de son activité à la promotion de Tahiti. Alors que l'agence est avant tout là pour faire de l'argent, plus que de la promotion, non ? Enfin, c'est une interrogation."
TourMaG.com - Le bureau de Paris est-il concerné par le plan de redressement ?
B.B. : "Bien sûr, mais pour l'instant on ne sait rien et je ne vais pas tirer de plans sur la comète.
Néanmoins, nous sommes tous persuadés qu'il est indispensable de conserver des organes de représentation étrangers sur les principaux marchés émetteurs. A savoir, les États-Unis et la France qui cumulent 50% du volume de touristes."
TourMaG.com - Sans tirer de conclusions, on imagine votre inquiétude face à la situation...
B.B. : "Si je suis inquiet ? Dans ce contexte, qui ne le serait pas ? Ce serait mentir que de dire le contraire..."
- 45 000 pax par an
- 25% du volume touristes de Tahiti Tourisme
source: TourMag