Sur une initiative de la fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), une étude a été réalisée en 2005 sur le tourisme et le transport aérien en Tunisie. Ces deux secteurs ont longtemps cherché harmonie désespérément. Aussi bien que l’autre, les départements n’ont jamais cessé d’afficher le besoin de créer des liaisons aériennes pour conquérir ou consolider des marchés, et ce en qui concerne le tourisme. Ou de se positionner sur des marchés pour ouvrir de nouvelles lignes, et ce pour ce qui est du transport aérien. Ce qui représentait particulièrement la position de la compagnie nationale, Tunisair. D’après les résultats de cette étude, on a l’impression que la montagne a accouché d’une souris.

En effet, ce travail ne présente pas de solutions et ne fait que relater l’état des lieux. Or, d’aucuns savent, et depuis belle lurette, que les deux secteurs en question n’ont pas toujours, à quelques exceptions, à accorder leurs violons. Pourtant, leur corrélation est frappante. Mais encre faut-il réussir cette équation.
Dans cette étude, il s’avère, sans surprise aucune, que la part du transport aérien en matière d’entrées de touristes, est importante d’un côté, mais n’a pas été sans régresser entre 2000 et 2005 d’un autre côté.

Les liaisons aériennes assurent 74% du transport des touristes en 2000, contre 63% en 2005. Cette régression s’explique différemment d’un secteur à un autre. Mais le problème est là et mérite de s’y arrêter pour le résoudre. Sur les marchés européens qui sont les principaux pourvoyeurs de touristes pour la Tunisie, avec plus de 50% des entrées au pays, 93% des clients arrivent par voie aérienne. En revanche, les touristes maghrébins, qui représentent 37% du total des entrées, sont moins portés sur l’avion avec seulement 3,6% qui se rendent dan nos murs par avion. Et ce, pour ce qui est de la période concernée par l’étude, soit 2000-2005. Pendant cette dernière période, l’étude révèle que le trafic pax a atteint 10,400 millions à travers les aéroports tunisiens. La part du pavillon national dans le trafic aérien régulier, est de l’ordre de 52%. Tunisair accapare à ce titre la part du lion avec 51% de part de marché contre et seulement 1% pour les deux autres compagnies, à savoir Karthago Airlines et Nouvelair. En charter, la part du pavillon national est de l’ordre de 63,9% du marché. Et l’étude de ressortir une tendance à la hausse, valable pour l’ensemble du pavillon national tunisien.

En cumulant le charter au régulier, la part de marché des transporteurs tunisiens est passée de 51,4%, en 2000, à 95,3%, en 2005. Par ailleurs, l’étude s’est penchée également sur les composantes du produit touristique tunisien. Sans surprise aucune, elle révèle que le tourisme tunisien, et en dépit des tentatives de diversification et de régionalisation, demeure d’une forte saisonnalité. En janvier le taux d’occupation est de l’ordre de 23,9% contre 95,7% en août 2005. Quant aux entrées des touristes européens, elles passent de 125 000 en janvier à 596 000 en juillet. D’une manière globale, les deux secteurs se portent mal et sont de plus en plus appelées à collaborer étroitement et à réfléchir sur des solutions communes.