Il va sans dire que l’entrée en vigueur du Nouveau Modèle Economique des agences de voyages crée jusqu’à maintenant une grande polémique à cause des reports successifs. Depuis le 1er juillet 2007, date initiale de l’application de cette mesure à l’échelle internationale et en Tunisie aussi, les reports se sont enchaînés et succédés sans voir le bout du tunnel notamment après avoir poussé l’échéance à une date indéterminée. La dernière manœuvre annoncée par la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) qui n’a pas abouti à un terrain d’attente avec Tunisair qui persiste jusqu’à maintenant dans le report, a été celle d’un forcing qui ne s’est pas concrétisé.

En effet, les agences de voyages agréées IATA et membres de la FTAV allaient appliquer les frais de services stipulés par une nouvelle grille qui va de pair avec le nouveau régime de rémunération de ces agences. Et ce, à partir du 1er avril 2008. Mais à la veille de cette date, la FTAV, reporte elle aussi ce forcing à une date indéterminée. Ce qui fait qu’il se pourrait qu’un accord aurait peut-être été trouvé entre la Fédération et Tunisair. En tous cas, un éventuel arrangement demeure inévitable tôt ou tard parce que la compagnie nationale ne peut pas ignorer indéfiniment cette mesure et la reporter éternellement. Quant aux agences de voyages qui s’impatientent d’en finir avec cette situation de flou artistique, elles n’ont qu’à prendre leur mal en patience à défaut d’autre choix.

A ce sujet, Nabil Chettaoui, le PDG de Tunisair, souligne qu’il s’agit d’une entreprise nationale et de ce fait Tunisair campe sur sa position initiale, à savoir préserver les intérêts du citoyen. En effet, comme il est question d’une compagnie nationale, l’entreprise se doit de se référer au gouvernement. Dans le cas échéant, le gouvernement a demandé de revoir à la baisse les coûts générés par la commission 1%, dont notamment les frais de service. Mais cette révision semble tarder, voire s’éterniser d’autant que la nouvelle loi de finances 2008 a déjà prévu le NME… qui ne s’applique toujours pas.

La décision de la FTAV qui vient d’être reportée elle aussi, relèverait d’après le PDG de Tunisair d’une décision unilatérale qui servirait à son avis et paradoxalement les intérêts de Tunisair. Car au cas où le consommateur devait payer des frais de services à l’achat du billet de n’importe quelle compagnie étrangère opérant dans nos murs, il se rabattrait sur la compagnie nationale qui ne lui fait pas supporter ce supplément. En somme, le transporteur national semble tout à fait contrôler la situation et prendre visiblement tout son temps avant de se prononcer définitivement sur la question. Encore une fois, les agences de voyages devront composer avec ce flou jusqu’à trouver un terrain d’entente.