La Convention Challenges Tourisme qui se tient jusqu'à ce lundi matin à Tallinn (Estonie), aborde un vaste sujet : "Comment générer du business additionnel en agences grâce à Facebook et aux réseaux sociaux ?" De gré ou de force et à peine sortis (?) du casse-tête Internet, vlà que les distributeurs vont devoir se plonger dans la problématique des réseaux sociaux. Un nouveau Challenge et non des moindres en vue. Et pourtant, il faut se rendre à l'évidence : les agences vont devoir aller là où vont leurs clients... et où vont-ils d'après vous ? Sur les réseaux sociaux bien évidemment !
Or, Internet est devenu un immense réseau contributif et participatif. Quand on aura dit que le "bouche à oreille" et l'opinion des amis et leurs conseils pèsent pour 90% dans leur décision, la messe est dite.
En effet, 74% des internautes font confiance aux sites tels Tripadvisor ou Google. Sans compter Facebook qui comptera bientôt... 700 millions de membres à travers le monde.
Ajoutez-y les 200 millions de Twitter et vous aurez une idée plus précise du poids des réseaux.
Conclusion de Christine Gilbert-Mercier, directrice de clientèle Pôle E-Tourisme/International de Synodiance, agence de création de trafic sur Internet : "Les marques doivent se sociabiliser et être présentes sur les réseaux sociaux."
Cependant, il ne faut pas croire que parce que vous avez créé une page sur Facebook, les clients vont vous tomber tous rôtis dans le bec.
"Les internautes sont sensibles aux approches marketing mais il faut aussi des échanges, et la création d'un lien réel avec la marque, des infos régulières, de la considération et de l'attention."
Il faut aussi faire le distinguo entre votre page personnelle et celle de l'entreprise. Créer et faire prospérer une page perso en espérant toucher les dividendes au niveau commercial cela ne marche pas.
Pour pousser vos produits, le meilleur moyen est de créer une page d'entreprise où vous aurez la possibilité de recruter des "fans" qui "likent" la marque.
Mais ce n'est pas gagné pour autant. Les réseaux sociaux, et c'est particulièrement vrai pour Facebook, sont plutôt des moyens de vente "indirects".
La nuance est de taille. Pour attirer des internautes sur votre page il faut essayer de se démarquer par sa ligne éditoriale, fournir un contenu régulier, être réactif aux demandes des fans, et trouver aussi le bon équilibre entre la promo, son histoire et ses valeurs..."
Ajoutez-y une touche d'originalité et de qualité et mettez en avant votre expertise et vous risquez de décrocher la timbale.
"L'avenir du commerce c'est le rapport humain et l'expertise. Il faut entretenir la relation pour déclencher des ventes..."
Pour Christophe Léon, patron de puereagency.com et ancien responsable du marketing de voyagessncf.com, l'alliance du mobile et des réseaux sociaux constitue aujourd'hui le cercle vertueux de l'e-business.
Pour mieux comprendre rappelons que Facebook est l'application la plus téléchargée sur iPhone et que 25% des internautes français surfent les réseaux sociaux depuis leur mobile.
"Les applications de géolocalisation vont changer aussi la donne, rappelle-t-il, avec la possibilité pour les clients d'ici quelques mois de comparer directement les offres dans les boutiques directement via leur smartphone..."
Mais qu'en est-il pour l'agence de voyage ? Comment peut-elle tirer parti de ces réseaux sociaux ? Quels sont les budgets et les ressources humaines nécessaires à une présence efficace sur ces nouveaux média ?
Bien entendu, la création d'une page de fans sur Facebook est gratuite. Sa réalisation technique est à la portée des utilisateurs avertis. Pour autant, le parcours n'est pas moins semé d'embûches.
S'il est possible, pour un coût relativement modique, d'initier une campagne de publicité sur Facebook, le tout n'en demande pas moins un certain savoir faire et les conseils d'une agence spécialisée.
Autrement dit, un budget minimum pour des résultats qui ne seront pas forcément probants à court terme.
Se pose aussi la problématique des ressources humaines. Externaliser ce type de compétences peut coûter cher et le recrutement d'un communauty manager n'est pas à la portée de tous.
Il faudra en outre mobiliser vos salariés pour que chacun, dans son champ de compétence, apporte sa pierre à l'édifice.
Autant d'obstacles qui pourraient vous inciter à renoncer. Mais ce serait une grave erreur de croire que, demain, sur Facebook ou ailleurs, vous pourriez échapper à la déferlante des réseaux sociaux.
Ce nouveau canal de distribution sera de plus en plus un passage obligé pour la promotion (d'abord) et la vente (ensuite) de vos produits.
Rater le train des réseaux sociaux serait aussi dramatique que de se dire qu'Internet n'est qu'une mode passagère. On sait aujourd'hui ce qu'il en a coûté à certains...
source: TourMag