Gafsa s’ouvre au tourisme. Gafsa séduit. | Tourismag.com
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Gafsa. Capsa, de son appellation romaine (d’où l’expression de « civilisation capsienne » pour désigner une ère préhistorique). Cette résonnance provient du fond des âges, ressassée comme le roulement des vagues qui ne cesse de répercuter les échos des temps qui s’écoulent.

Située au croisement de routes reliant le nord au sud et l’ouest à l’est de cette vaste contrée qui chevauche l’actuelle Tunisie et l’est algérien, la ville se présente comme le carrefour incontournable par lequel transitaient les hommes et leurs biens matériels et intellectuels. Elle est de ce fait devenue le creuset dans lequel se fondaient les apports de tous les azimuts mais aussi le foyer où maturaient l’innovation et la sagesse.

Adossée à la chaine montagneuse de l’Atlas saharien, Gafsa est le fruit d’une conjonction de facteurs géologiques et climatiques qui y ont fait éclore la vie sous forme d’oasis irriguée par des émergences de la nappe phréatique qui sommeille sous les sables du Sahara. 

 

Ces conditions ont favorisé ici une implantation précoce des hommes. On retrouve des témoignages de cette présence au sein même de la ville sous la forme d’un tumulus préhistorique appelé Koudia Souda et qui remonte à l’ère capsienne (à partir du VIII° millénaire avant J.C.). 


Piscine Romaine - Gafsa - Copiright TMG

Les hommes se sont installés là où émergent les sources, à la lisière de l’oasis. Des générations d’agriculteurs aux origines diverses ramenées ici par la transhumance ou les invasions ont contribué, grâce à leur savoir-faire, notamment en matière de techniques culturales, d’assolements et, surtout, de la gestion de l’eau, à faire d’un milieu réputé aride, presque inhospitalier, un véritable coin de paradis. Ici, les cultures sont abondantes et diversifiées. Le palmier dattier y est roi, assurément, mais également l’olivier, le pistachier, le grenadier, etc. sans parler, au ras du sol, les cultures maraîchères et fourragères. 

L’oasis historique de Gafsa (il en existe d’autres, plus récentes, aménagées hors du périmètre urbain) se caractérise par une exploitation originale du sol et des ressources hydriques. Les cultures les plus avides d’eau (palmiers et cultures au sol) bénéficient de la proximité des ressources en eau ; dans la périphérie, celles qui sont plus sobres, tels le pistachier. Entre les deux, les oliviers occupent le milieu du terrain.

Kilim Hand-made - Artisanat de Gafsa 

Sédentarisation précoce équivaut à vie urbaine épanouie. La cité a connu des périodes florissantes avec un développement remarquable des activités artisanales, en particulier le tissage dans lequel Gafsa a acquis un prestige rarement égalé et qui a rayonné sur tout le Maghreb central. La tapisserie est l’emblême de l’artisanat local qui produit le fameux mergoum, les ferrachias (voiles et couvertures) et, surtout le kilim (tapis) dont la décoration, si caractéristique, a été assimilée à « un langage hiéroglyphique exprimé en figures codifiées qui disent le milieu, les gestes et les attentes ».

La ville a connu des temps forts qui en ont porté la réputation aux cimes de la gloire avec de hauts faits d’armes, d’expansion territoriale ou même d’accession au statut de capitale d’un petit royaume. Elle a connu la célébrité à travers des figures illustres de la science et de la littérature médiévale ou moderne, de grands noms du militantisme politique et syndical contemporain, d’artistes de toutes formes d’expression artistique ou de sportifs de pointure internationale.

Longtemps reléguée à la périphérie de la dynamique touristique, Gafsa s’ouvre aujourd’hui à ce secteur en misant sur ses spécificités naturelles, civilisationnelles et culturelles. Et elle a sur ce registre des atouts uniques.


Tahar AYACHI

Tahar Ayechi
Tahar Ayechi
Editor

Après une licence en sociologie obtenue à la Sorbonne, Tahar Ayachi a choisi de se consacrer au patrimoine tunisien afin de contribuer à sa sauvegarde, à sa mise en valeur et à son "recyclage" dans la vie économique et sociale à travers le journalisme (dans le quotidien La Presse de Tunisie, à la radio et à la télévision) et la vie associative (fondateur du Club des Vadrouilleurs).

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