L’intention des initiateurs de cette exposition est affichée dans l’intitulé même de cette exposition inaugurée vendredi 12 septembre dans la galerie du Presbytère de l’ancienne église Sainte Croix à la rue Jemaa=â ez-Zitouna, à Tunis: rappeler l’héritage commun et substituer l’échange à l’exclusion. 

« Détroit de Sicile », « Canal de Sicile », plus encore : « Mer de Sicile », dit-on du côté italien. Les appellations consacrées excluent de toute évidence l’existence d’un vis à-à-vis. Comme si un détroit  était composé d’une seule rive, ou un canal d’un seul côté. Les deux associations organisatrices de l’événement, l’une tunisienne appelée « Didon et Enée » et l’autre sicilienne dénommée « I Colori della Vita » (les Couleurs de la Vie) ont en appelé à leurs adhérents, cinq photographes professionnels et amateurs de chaque côté, pour rendre compte de cette approche. 

« Les dix photographes, avec des regards différents mais complémentaires, ont su capter l’âme des lieux et des personnes qui habitent ces lieux et raconter des histoires contemporaines qui résonnent entre elles dans un dialogue commun dans l’objectif de sonner visibilité à des gens et des lieux peu considérés » proclament les organisateurs dans une adresse de bienvenue. 

 A l’étage supérieur de ce presbytère (une ancienne terrasse généreusement baignée de lumière naturelle, aménagée en circuit aéré et très agréablement décorée d’accessoires marins) ont été accrochées une soixantaine d’œuvres –six par artiste et qui se succèdent par alternance entre les artistes de deux rives- racontant en noir et blanc ou en couleurs « un voyage visuel dans la logique d’un récit commun ». 

Une exposition itinérante

Notons que cette exposition qui se tiendra jusqu’au dimanche 21 septembre sera itinérante. Elle se produire ultérieurement A Mahdia, puis à Trapani et Mazara del Vallo en Sicile. 

Aux visiteurs qui s’y rendent pour la première fois, cet événement offre l’occasion de faire connaissance avec cet espace (un presbytère, c’est-à-dire la résidence du curé)  qui faisait partie d’un ensemble cultuel catholique et qui comprenait notamment l’église Sainte Croix, premier lieu de culte chrétien à être construit en 1837, à l’intérieur de la médina de Tunis bien avant l’instauration du protectorat français sur la Tunisie. Il a été cédé à l’Etat tunisien en 1964 pour être affecté à des usages civils. Mal utilisé et mal entretenu, il a fini par être fermé avant qu’un protocole d’accord signé le 16 mai 2007 entre les gouvernements tunisien et italien pour y entreprendre des travaux de restauration et de réaménagement en vue d’en faire un centre d’artisanat, d’expositions, de formation et d’animation culturelle.