Dans une première historique, le Musée du Louvre, temple intemporel des arts, ouvre ses portes aux géants de la haute couture. Aux côtés de Chanel, Dior, Mugler ou encore Givenchy, un nom brille d’une lueur toute particulière pour les Tunisiens : Azzedine Alaïa. Ce maître incontesté de la coupe et du corps féminin est désormais inscrit dans la postérité artistique mondiale avec l’exposition d’une de ses robes Haute Couture, Automne/Hiver 2017-2018, dans la prestigieuse aile Richelieu.

Cette pièce magistrale, véritable chef-d’œuvre vivant, s’inscrit dans un dialogue inédit avec les trésors du département des Objets d’art du musée. Inspirée par l’Égypte classique et les formes sculpturales, elle incarne à la fois puissance, élégance et modernité. Elle ne se contente pas d’être admirée : elle rayonne, elle raconte l’histoire d’un homme, d’un artiste, d’un enfant de Tunisie dont la vision a traversé les continents et les époques.

.               AZZEDINE ALAÏA, Collection Haute Couture, Automne/Hiver 2017-2018 © Musée du Louvre - Nicolas Bousser

Alaïa, formé d’abord à la sculpture à Tunis, a toujours perçu le vêtement comme une seconde peau, une architecture en mouvement. Son regard sur le corps féminin est celui d’un créateur profondément respectueux de la matière vivante. Arrivé à Paris dans les années 1950, il n’a jamais oublié ses racines. Bien au contraire : il les a sublimées dans chaque couture, chaque drapé, chaque silhouette.

Voir l’œuvre d’Alaïa figurer aujourd’hui parmi les plus grandes icônes de la mode au Louvre est plus qu’une consécration personnelle : c’est une fierté nationale, un hommage vibrant au capital humain tunisien qui, par son talent et sa persévérance, enrichit le patrimoine culturel et artistique mondial.

La Tunisie, souvent citée pour son patrimoine, sa lumière et ses paysages, est aussi terre de créativité, d’audace et de raffinement. Azzedine Alaïa n’est pas un cas isolé, mais l’un des visages lumineux d’une génération de créateurs qui ont su élever l’identité tunisienne au sommet du monde.

On pense à Leïla Menchari, l’architecte des vitrines oniriques d’Hermès, dont l’imaginaire puisait dans les couleurs de la médina. On pense aussi à tous ces talents tunisiens qui brillent à l’international, souvent dans l’ombre, mais toujours avec élégance.

Azzedine Alaïa est bien plus qu’un couturier. Il est un symbole. Un témoignage vivant de ce que la Tunisie a de plus précieux : ses enfants.