L’histoire, l’art et l’âme d’un lieu se tissent à travers le temps, et certains endroits semblent habités par une magie intemporelle. Sidi Bou Saïd, ce petit village aux façades d’un blanc éclatant et aux volets bleus envoûtants, fait indéniablement partie de ces lieux d’exception. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape vers la consécration internationale : sa candidature pour figurer sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a été officiellement signée par la ministre des Affaires culturelles, Amina Sarrafi, le 28 janvier 2025.
Un village aux mille inspirations
Sidi Bou Saïd n’est pas qu’un simple décor de carte postale. C’est une ode à l’art, à la contemplation et à l’histoire. Niché sur les hauteurs surplombant la baie de Tunis, il a longtemps été un refuge pour les artistes, écrivains et penseurs du monde entier. Paul Klee, August Macke, ou encore André Gide ont trouvé dans ses ruelles pavées et ses maisons aux moucharabiehs une source d’inspiration inépuisable.
Aujourd’hui encore, Sidi Bou Saïd demeure un carrefour culturel et spirituel, où chaque détail raconte une histoire : une porte cloutée, un patio ombragé par un bougainvillier en fleurs, un air de Malouf s’échappant d’un café mythique… Ce mélange subtil d’architecture arabo-andalouse et d’âme méditerranéenne confère au village un charme indéfinissable.
Un dossier ambitieux pour une reconnaissance mondiale
Intitulé "Village de Sidi Bou Saïd : Hub d’inspiration culturelle et spirituelle en Méditerranée", le dossier de candidature sera soumis au siège de l’UNESCO à Paris. Son examen, prévu sur une période de dix-huit mois, portera sur plusieurs critères : la richesse architecturale, l’importance artistique et les interactions sociales qui ont façonné l’identité unique de ce lieu.
Au-delà de son esthétique enchanteresse, Sidi Bou Saïd incarne un mode de vie, une philosophie où le temps ralentit pour laisser place à la beauté et à l’échange. C’est cette essence que la Tunisie souhaite aujourd’hui faire reconnaître à l’échelle internationale.
Un verdict attendu en 2026
L’annonce officielle des résultats est attendue pour le second semestre de 2026. Une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO représenterait une consécration pour ce joyau tunisien et un atout majeur pour la valorisation du tourisme culturel.
En attendant le verdict, une chose est certaine : Sidi Bou Saïd n’a pas besoin de reconnaissance pour être un trésor. Il suffit d’y flâner au coucher du soleil, d’observer le jeu des ombres sur les façades blanches, d’écouter le murmure du vent dans les ruelles… pour comprendre que ce village est déjà, dans le cœur de ceux qui l’aiment, un patrimoine universel.