Les résultats de la filiale française du Groupe TUI devraient être dévoilés ce mardi à Londres, au moment de la publication des chiffres du Groupe. Ils ne seraient pas flambloyants, loin s'en faut... Une occasion en or pour le leader du tourisme mondial de restructurer sa filiale française en "emboîtant" ses différentes composantes (et notamment Marmara), le tout coiffé par le "3e homme" : Pascal de Izaguirre, patron de Corsairfly. Décryptage.
Une information que TourMaG.com vous livrait en exclusivité ce lundi matin, avec le café au lait et les croissants.
Avec ce départ, c'est un profond bouleversement qui s'amorce au sein du Groupe.
Un départ "pour divergences de vues", sur la stratégie de l'entreprise, selon un communiqué officiel.
Selon nos informations, Jean-Marc Siano aurait refusé de voir coiffé l'ensemble des entités (tour operating compris) par un collaborateur (Pascal de Izaguirre) qu'il avait lui-même recruté.
Une autre version prétend aussi que les actionnaires reprocheraient à l'ancien Président du Directoire des choix contestables en République Dominicaine et au Maroc.
Dans tous les cas, force est de constater que l'affaire arrive à point nommé et que TUI Travel a désormais les coudées franches pour faire le ménage.
Jean-Marc Siano est parti. Hervé Vighier est toujours là . Que fera-t-il ? Passera-t-il le relais ou quittera-t-il l'entreprise ?
Toujours est-il que les conditions sont désormais réunies pour remettre à plat le Groupe et pouvoir faire jouer les synergies et la restructuration.
Chez Corsairfly, l'affaire bat son plein depuis la mise en place du plan "Take off 2012" qui a vu le départ de 330 salariés sur quelque 1.500 salariés.
Un plan allant de paire avec la modernisation et le renouvellement de la flotte. Objectif : transformer Corsairfly en une compagnie régulière long courrier tournée vers le loisir en sortant complètement du modèle charter.
Le tout avec une relocalisation sur Paris-Orly où la compagnie se repliera en abandonnant peu à peu ses dessertes provinciales.
Un plan élaboré par Jean-Marc Siano, adoubé par TUI et mis en musique par M. de Izaguirre. A Corsairfly, cet énarque de 53 ans qui a effectué toute sa carrière dans le secteur aérien, notamment à Air France, a démontré qu'il aimait travailler entouré des "siens".
Il a certainement reçu suffisamment de garanties pour pouvoir recruter des talents pour gérer les différents départements et notamment le tour operating et le distribution dont il n'est pas un spécialiste.
En effet, Jean-Marc Siano ne partirait pas seul. Dans un délai plus ou moins proche, c'est l'ensemble des directions du Groupe (production, distribution...) qui devrait entamer une grande partie de "chaises musicales", selon nos informations.
TUI Travel veut résolument faire des économies et ce d'autant plus que les évènements au Maghreb et au Moyen Orient vont plomber considérablement les comptes des filiales françaises et casser l'élan de la formidable machine à cash (*) qu'était Marmara.
On en saura probablement davantage ce mardi matin à Londres mais on évoque un manque à gagner en volume de l'ordre de 30%.
Il ne reste plus qu'à répondre à une question... combien ? Combien de personnes feront-elles les frais des "synergies" à venir ?
L'avenir seul nous le dira et comme disait quelqu'un, il n'est écrit nulle part... l'avenir, pas les chiffres !
(*) En février TUI Travel, avait prévenu que les événements en Tunisie ou en Egypte pourraient affecter ses prochains résultats à hauteur de 35 millions d'euros. NF a affiché une perte opérationnelle de 31,2 millions d'euros en 2010 (Corsairfly, principalement) contre une perte de 41,4 millions d'euros sur l'exercice précédent. L'activité tour-opérateur est repassée en positif (+3,9 millions d'euros (contre -3,7 millions précédemment).
(*) Marmara a affiché 23,61 millions de bénéfices sur l'exercice 2009/10 pour un chiffre d'affaires de 591 millions d'euros. Le voyagiste a transporté 1,12 million de clients
source: TourMag